Internet Attitude: professionnaliser les dossiers startup

D’ici deux ans, le fonds de private equity Internet Attitude devrait peser au minimum 7 millions d’euros et s’être ouvert à de nouveaux associés, néerlandophones compris. De nouvelles prises de participation (3 à ce jour) interviendront au premier semestre.

D’ici deux ans, le fonds de private equity Internet Attitude devrait peser au minimum 7 millions d’euros et s’être ouvert à de nouveaux associés, néerlandophones compris. De nouvelles prises de participation (3 à ce jour) interviendront au premier semestre. Créé en décembre 2010 à l’initiative d’Olivier de Wasseige, le fonds d’investissement Internet Attitude se focalise sur le financement et l’accompagnement de sociétés (start-up ou non), actives sur le terrain du Web et des nouvelles technologies. Sa croissance fut rapide. Deux tours de table successifs ont porté son capital des 700.000 euros de départ à 3 millions. De nouveaux investisseurs ont rejoint le groupe d’associés.

Le comité d’investissement, composé d’experts, compte désormais 13 membres, contre 9 au départ. Principale caractéristique: des profils aussi divers que complémentaires- entrepreneurs ayant lancé avec succès leur propre société Web, consultants Internet spécialisés, experts techniques ou juridiques…

“Au-delà de cette expertise, l’un de nos atouts est notre rapidité d’intervention. Depuis le dépôt d’un dossier jusqu’à la décision d’engagement, il ne s’écoule en général pas plus de 12 semaines.”

Le fonds compte progresser jusqu’à “peser” de 7 à 10 millions d’euros d’ici deux ans. “Au moins une nouvelle levée de fonds aura lieu dès cette année”, confie Olivier de Wasseige. Si elle concernera probablement des investisseurs privés, aucune exclusive n’est mise à l’entrée d’acteurs publics.

Namur Invest est d’ailleurs entrée au capital à l’occasion d’un financement accordé récemment à la société Auctelia. Par ailleurs, Internet Attitude espère ouvrir, dès cette année, son fonds à des intervenants néerlandophones.

“Nous avons établi des contacts intéressants avec des gens qui serviront de relais pour des roadshows en Flandre. La première étape consistera à attirer des investisseurs flamands qui, à leur tour, nous ouvriront les portes d’apporteurs d’affaires néerlandophones, en vue de prises de participation dans des sociétés du nord du pays.”

Nouveaux investissements en vue

49 dossiers (bruxellois ou wallons) ont été réceptionnés en 2011. Jusqu’à présent, le fonds a décidé de financer trois sociétés: Dialog Solutions, The New Sentinel et Auctelia. Deux autres dossiers devraient recevoir un avis favorable dès ce premier semestre 2012.

Dans l’ensemble, les dossiers réceptionnés sont jugés de bonne qualité. Une évolution positive qu’Olivier de Wasseige attribue notamment à l’accompagnement proposé par les diverses structures existant sur le marché (incubateurs, intercommunales de développement économique…). Des structures qui, désormais, jouent davantage la carte de la synergie avec des acteurs de private equity.

La faiblesse de certains dossiers se situe plutôt du côté financier. “On dit souvent “ideas are kings”. D’accord mais, surtout, “cash is king”. Nombre de jeunes porteurs de projet sont trop exigeants en termes de valorisation “pre-money”. Ils croient que parce que leur idée est bonne, la valorisation est automatique. Ils rêvent debout. Nous devons leur faire prendre conscience que la valorisation viendra plutôt au second tour de table, ou lorsque l’investisseur effectuera sa sortie du capital. Ceux qui amènent de l’argent attendent des fondateurs qu’ils fassent eux-mêmes un effort financier, soit via une participation au capital, quitte à devoir emprunter, soit en optimisant les résultats en modérant leurs exigences salariales ou autres.”

Autre erreur de certains porteurs de projets: “ils confondent les deux étapes d’une recherche de financement. A savoir, le “teasing” et la défense argumentée de leur projet. Le premier se résume à un petit Powerpoint assorti d’un pitch de 5 minutes. La seconde exige par exemple un dossier Excel robuste, avec business plan bétonné, analyse de la concurrence… En tant qu’investisseur, nous ne pouvons pas nous permettre de supporter un dossier qui ne soit pas validé.”

“Nous devons en effet le défendre devant un comité d’investissement et un conseil d’administration formés de professionnels, experts dans leur branche, qui se montrent plus exigeants que certains business angels…”

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