Des réseaux de partage des connaissances

Les responsables et les CIO peuvent apprendre beaucoup au contact les uns des autres. Ce constat est à l’origine de diverses initiatives qui font se rencontrer les décideurs IT. Chaque association a son propre mode de fonctionnement concret. D’après ce que nous avons pu en voir, ces initiatives sont complémentaires et veillent à ne pas s’éparpiller. Data News s’est entretenu avec CIO Forum Belgian Business, MIT-Club (Management ou IT) et CIOnet.

La plus ancienne de ces associations est CIO Forum, qui a été fondée il y a environ quatre ans. “Le sous-titre Belgian Business est important, fait remarquer le cofondateur Freddy Van den Wyngaert, CIO chez Agfa. Notre objectif est de mettre nos membres en contact avec d’autres CIO, mais également avec d’autres capitaines d’industrie. Nous sommes convaincus que la tâche du CIO est que l’IT apporte un maximum de valeur ajoutée à son entreprise. Cela ne peut se faire qu’en étant très proche du business.” Freddy Van den Wyngaert siège également au conseil d’administration d’EuroCIO. Cette association regroupe une cinquantaine de directeurs informatiques de grandes entreprises européennes. Le mode de fonctionnement de l’initiative belge CIO Forum a été inspiré de celui d’EuroCIO. Par exemple, CIO Forum s’appuie beaucoup sur les réseaux de relations. Les contacts personnels entre les membres sont un élément essentiel de l’association.Participation activeQuatre fois par an, le CIO Forum organise un événement formel, à l’occasion duquel des orateurs éminents viennent donner leur vision sur la valeur ajoutée de l’informatique. Les sujets abordés lors des dernières éditions étaient notamment la gouvernance IT et les ressources humaines, avec pas mal de questions à propos de la sélection et la rétention du personnel IT. A côté de cela, il y a six cafés informels par an. Il s’agit de réunions plus informelles, à des endroits différents et à chaque fois dans une autre province. Le CIO Forum bénéficie du soutien de quelques sponsors, mais finance son fonctionnement également grâce aux cotisations des membres. C’est l’une des raisons qui expliquent pourquoi l’association ne compte pas de membres qui viennent en dilettante. “Nous comptons en effet sur une participation active des membres, poursuit Freddy Van den Wyngaert. Tous les membres siègent dans des groupes de travail différents. Ils y préparent les thèmes des événements. Cela mobilise tout de suite pas mal de leur temps.”Bien que le CIO Forum se présente comme une organisation professionnelle et indépendante pour tout le Belgian business, il est à remarquer que la plupart des membres de l’association viennent du monde de l’industrie. Le CIO Forum a été fondé par les CIO de sociétés comme Umicore, Agfa et Estée Lauder, ce qui explique sans doute qu’il compte moins de membres originaires du monde de la bancasssurance ou du secteur public. L’association affirme en tous cas qu’elle s’efforce de mieux approcher ces autres secteurs. Cela se fait notamment par le biais d’un événement annuel pour lequel CIO Forum invite environ 300 directeurs et managers informatiques belges, essentiellement des non-membres. “A nouveau, notre but est de faire rencontrer les gens, insiste Freddy Van den Wyngaert, ils peuvent s’y entretenir en face à face sur leurs défis et leurs expériences.” Le CIO Forum organise d’ailleurs ses événements en semaine et sans inviter les partenaires des membres.Donner confianceSur ce dernier point, le CIO Forum diffère fondamentalement du MIT-Club. “La partenaire d’un directeur informatique suit également de près le métier au quotidien, constate le président du MIT-Club Luc Verhelst, directeur Information Management Risk chez Fortis. C’est la raison pour laquelle les partenaires sont également les bienvenues à certains de nos événements. Nous pensons que les conjointes des CIO sont déjà assez souvent privées de leurs compagnons – même si le club reste principalement un milieu d’hommes. Il est intéressant de voir comme les femmes apprennent à mieux se connaître, à un point tel que le MIT-Club ressemble également pour elles à une sorte de club au féminin.” Il s’agit en quelque sorte d’un effet collatéral. L’objectif principal du club est de construire un réseau entre les membres. Le MIT-Club ne s’adresse qu’aux profils supérieurs du secteur IT. “Nos activités ne sont pas directement centrées sur le partage de connaissances. Mais nous stimulons le ‘networking’ sur le thème du management IT, d’où notre nom: MIT veut dire Management of IT, poursuit Luc Verhelst. A cet égard, nous invitons régulièrement des orateurs de renommée internationale.” Le but du MIT-Club n’est donc pas de proposer un forum où les informaticiens peuvent poser des questions sur des problèmes pratiques. Par contre, le club cible spécifiquement les directeurs des plus grands départements informatiques en Belgique pour qu’ils puissent échanger des expériences en matière de gestion de l’IT. “C’est pourquoi nous nous positionnons comme un véritable club. C’est un aspect essentiel: les membres doivent bien se connaître, se faire confiance afin d’oser se dévoiler.”C’est la raison pour laquelle le club se limite pour l’instant à une trentaine de membres. De plus, le MIT-Club n’a pas l’ambition de devenir une grande association. “Ce ne serait de toute façon pas possible, pense Luc Verhelst. Il y a pas mal de responsables IT en Belgique, mais le nombre de véritables CIO est plutôt limité. A terme, nous accueillerons sans doute encore quelques membres, mais honnêtement, je ne pense pas qu’il y ait encore beaucoup de candidats.” Les membres actuels proviennent surtout du secteur des banques et assurances et du secteur public. Quelques-uns viennent du secteur énergétique, des médias et de l’industrie. Vu le nombre limité de membres, ceux-ci développent des relations étroites avec les CIO d’entreprises concurrentes, notamment dans le secteur financier. “Cela ne constitue aucun problème, affirme Luc Verhelst. Le but est que chacun puisse s’améliorer. C’est pourquoi nous nous intéressons à des thèmes non informatiques, comme par exemple le ‘management coaching’.” Tout comme le CIO Forum, le MIT-Club existe à la fois grâce au soutien de sponsors et les cotisations annuelles des membres. Les coûts de fonctionnement sont ainsi couverts. Les cotisations permettent également d’inviter des orateurs. “La contribution financière garantit par ailleurs un certain engagement des membres. Cela évite que quelqu’un s’inscrive pour ensuite participer à peine aux activités.”Faire tomber des barrièresCIOnet est la plus jeune des associations pour CIO et responsables IT que nous avons rencontrées. Il s’agit d’une communauté en ligne, démarrée à l’initiative de Close Partners. “Notre groupe cible se compose des cinq à six cent CIO et responsables IT belges, explique Hendrik Deckers, responsable de la gestion quotidienne de CIOnet. Aujourd’hui, environ 190 d’entre eux sont membres de notre association. Il s’agit de personnes responsables d’un département informatique d’au moins 20 collaborateurs, ou qui représente un budget équivalent. Pour ce qui est des plus grandes entreprises, le CIO aussi bien que ses collaborateurs directs sont les bienvenus. Nous comptons aussi une trentaine de membres qui ne sont pas directement actifs dans l’IT. Il s’agit de personnes actives dans le monde académique et des délégués des sponsors.” CIOnet se positionne d’abord comme un club d’affaires sur l’internet, grâce auquel les membres peuvent s’échanger des données personnelles, à l’instar d’un OpenBC ou LinkedIn. La grosse différence est que CIOnet est une communauté fermée, ce qui garantit que les profils des membres ne sont pas communiqués à n’importe qui.CIOnet propose en outre des forums de discussion en ligne à propos de la gestion IT ou de la résolution de défis concrets. CIOnet sert de lieu de rencontre pour rassembler des connaissances et partager toutes sortes d’expériences et suggestions. CIOnet organise six fois par an un événement s’appuyant sur quelques orateurs, ainsi qu’une plus grosse conférence annuelle sur le thème Becoming a world class cio. “Le plus grand mérite de CIOnet est de faire tomber des barrières, pense Carl Tilkin, président du comité consultatif de CIOnet et CIO de la KBC. La communication électronique est très neutre. Vous pouvez rapidement faire des connaissances.” Cela ne vaut apparemment pas uniquement pour les sites de chat, mais également pour un club d’affaires comme CIOnet. L’affiliation à CIOnet est souvent un point d’accroche pour envoyer un message et faire connaissance. Il est plus facile d’envoyer un message dans une communauté fermée que de prendre le téléphone pour appeler des confrères que l’on n’a jamais rencontrés. De cette façon, CIOnet jette également des ponts vers le monde académique. Nous osons croire que les membres de CIOnet posent plus facilement une question à un professeur d’université. Sans notre club, il n’aurait peut-être jamais osé. “A terme, CIOnet devra sans doute devenir une véritable association IT, ajoute Carl Tilkin, un point de contact de référence pour quiconque s’interroge sur la signification pratique de l’économie de la connaissance.”CIO Forum Belgian BusinessFondation: 2002Président: Edwin D’Hondt (Umicore)Membres: 45Cotisation: ouiLangues véhiculaires: néerlandais/anglaisSite web: [www.cioforum.be]MIT-ClubFondation: 2005Président: Luc Verhelst (Fortis)Membres: 30Cotisation: ouiLangue véhiculaire: néerlandaisSite web: [www.mitclub.be]CIOnetFondation: 2006Président du comité consultatif: Carl Tilkin (KBC)Gestion quotidienne: Hendrik Deckers (Close Partners)Membres: 225Cotisation: nonLangues véhiculaires: anglais/néerlandais/françaisSite web: [www.cionet.com]

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