Des collaboratrices de Google dans la rue pour dénoncer la déviance sexuelle

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Pieterjan Van Leemputten

Plusieurs ingénieures de Google envisagent d’organiser une manifestation cette semaine pour dénoncer la façon dont l’entreprise traite les déviances sexuelles de ses directeurs notamment.

La cause directe de cette sortie en rue est l’article publié la semaine dernière dans le New York Times, signalant que l’ex-directeur Andy Rubin, l’homme à l’initiative d’Android, s’était rendu coupable d’agression sexuelle sur une collègue. Google avait jugé l’accusation suffisamment grave pour licencier l’individu, mais sans dénoncer réellement les faits et en lui offrant une prime de départ de pas moins de 90 millions de dollars. Pour sa part, Rubin dément le montant de la prime, mais Google pas.

Buzzfeed, qui a rencontré quatre collaboratrices de Google, révèle qu’après cette histoire, divers appels ont abouti sur le forum interne de l’entreprise. Un communiqué posté faisant état d’une manifestation jeudi a connu beaucoup de succès le week-end dernier. Entre-temps, deux cents femmes, toutes actives dans le développement, seraient prêtes à y prendre part.

“Je suis en colère”, déclare une employée anonyme à Buzzfeed. “Pour moi, c’est comme si c’était un groupuscule d’hommes puissants, qui chez Google adoptent une attitude épouvantable à l’égard des femmes, et s’ils se font prendre, ils reçoivent une simple remontrance ou sont licenciés avec un parachute doré, comme ce fut le cas d’Andy Rubin. Or l’entreprise est essentiellement dirigée par des hommes, qui décident des conséquences à donner à ce genre de comportement.”

Buzzfeed fait observer que ce n’est pas, et de loin, le premier incident opposant Google à son personnel. C’est ainsi que l’année dernière déjà, il y eut pas mal de protestations internes contre le fait que Google collaborait à de la technologie destinée à des drones de combat du Pentagon, un contrat qui ne sera pas prolongé suite à ces protestations, mais aussi contre le lancement d’un moteur de recherche censuré pour la Chine, un projet qui ne sera pas poursuivi.

Les protestations ne portent pas seulement sur la manière dont l’entreprise a traité Andy Rubin. C’est ainsi qu’un des cofondateurs de l’entreprise, Sergei Brin, a aussi eu une relation extraconjugale avec une employée, que le senior vicepresident for corporate development David Drumond a eu un enfant illégitime avec une jeune collaboratrice, sans compter l’histoire de Richard DeVaul, en charge de Google X. Selon le New York Times, il aurait fait des avances sexuelles à une candidate interne qui postulait pour un poste. Lorsque celle-ci ne se présenta pas à une rencontre ultérieure, elle se vit signifier qu’elle n’était pas sélectionnée pour cette fonction. Il faut savoir que tous ces protagonistes travaillent encore dans l’entreprise aujourd’hui.

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