Wikimedia autorisée à traîner la NSA en Justice
Wikimedia Foundations, l’organisation non marchande, dont fait partie Wikipedia, a reçu l’autorisation d’intenter un procès au service d’espionnage américain NSA.
Cette affaire a trouvé son origine dans le fait que Wikimedia Foundations et huit autres organisations estimaient que le programme d’espionnage de la NSA était anticonstitutionnel et enfreignait le respect de la vie privée. Ces organisations, dont Human Rights Watch et Amnesty International USA, se sont regroupées sous l’appellation American Civil Liberties Union. Le procès porte en fait sur le programme Upstream utilisé pour intercepter le trafic téléphonique et internet via l’épine dorsale d’internet, à savoir les principaux câbles et commutateurs du net. Cela s’est passé tant aux Etats-Unis qu’à l’étranger. L’existence d’Upstream a été découverte en 2013 par le lanceur d’alertes, Edward Snowden.
En 2015, l’affaire avait été rejetée par un juge. Selon lui, les plaignants ne pouvaient présenter suffisamment de preuves que la NSA avait réellement intercepté leurs communications. Mais les plaignants allèrent en appel de cette décision. A ce stade, les trois juges ont décidé que le procès intenté par Wikimedia Foundations peut se poursuivre.
Cette décision ne s’applique cependant pas aux autres organisations impliquées dans cette affaire. Elles n’apportent en effet pas assez de preuves démontrant que leurs données sont tombées entre les mains de la NSA. Dans le cas de Wikimedia Foundations, les juges ont estimé que la plainte est bien justifiée. Selon eux, il est plausible que des données de Wikimedia aient été au moins partiellement interceptées par le service d’espionnage. Cela est uniquement dû à la taille de l’organisation non marchande et aux billions de connexions établies par an avec des individus partout dans le monde. Le juge Albert Diaz a par conséquent estimé qu’il n’y avait “rien de spéculatif” dans les affirmations de Wikimedia Foundations.
“Notre gouvernement ne devrait pas pouvoir passer au crible les communications privées des citoyens candides”, a déclaré Patrick Toomey, avocat de l’American Civil Liberties Union, dans un communiqué.
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