Une primeur au Benelux: l’AI va aider les hôpitaux belges à diagnostiquer le cancer
Le Ziekenhuis Netwerk Antwerpen (ZNA) et les GZA Ziekenhuizen activent désormais l’intelligence artificielle (AI) dans les diagnostics du cancer. ‘L’utilisation d’un logiciel intelligent constitue une primeur au Benelux’, y déclare-t-on.
En recourant à l’intelligence artificielle au sein du laboratoire de recherche sur les tissus, le corps médical peut effectuer une évaluation plus rapide et plus précise de millions de cellules tumorales. Le logiciel intelligent aide à rechercher le type de tumeur et indique si celle-ci est sensible à certaines thérapies telles que l’immunothérapie.
‘Le logiciel analyse un échantillon de tissu et nous guide ensuite vers les parties nécessitant un examen complémentaire’, explique le pathologiste Frederik Deman. ‘L’ordinateur nous aide à déterminer les modèles de croissance ou à dénombrer les cellules cancéreuses. Nous ne devons de la sorte plus nous livrer à des estimations.’
Mille échantillons par an en phase de démarrage
Grâce à cette technologie – originaire d’Israël -, le traitement du patient peut démarrer plus tôt. Provisoirement, le logiciel se limite cependant à l’analyse des tumeurs les plus courantes du sein, du poumon et de la prostate. L’AI est également capable de révéler des tumeurs et d’autres affections au niveau de l’estomac. ‘Dans la phase de démarrage, nous ciblerons au laboratoire de pathologie anatomique des hôpitaux ZNA et GZA un millier d’échantillons par an’, précise Deman. ‘D’ici 2024, nous voulons en arriver à 15.000. Le pathologiste lui-même continue évidemment de superviser chaque diagnostic.’
Le logiciel mis au point par Ibex Medical aide dans un premier temps à détecter les tumeurs. ‘L’ordinateur dresse une sorte de carte des zones les plus intéressantes pour nous’, explique le pathologiste Glenn Broeckx. Pour déterminer par la suite quelles tumeurs sont sensibles à l’immunothérapie, le laboratoire anversois utilise un logiciel de la firme allemande Mindpeak.
Concrètement, l’ordinateur opère sur base d’images scannées d’une tumeur. ‘Le logiciel calcule la proportion de cellules affectées et marque certaines zones nécessitant des tests supplémentaires’, ajoute Broeckx. ‘Il s’agit de cellules qui prolifèrent de manière anormale ou qui réagissent aux anticorps. Nous évaluons ces zones et déterminons ensuite si la tumeur est maligne ou pas.’
Les anomalies microscopiques seront donc moins négligées à l’avenir. Dans la pratique, cela peut faire gagner jusqu’à une semaine au patient. Le logiciel détermine le nombre de cellules sensibles à certains médicaments. Un médecin est ainsi à même d’estimer qu’un patient peut bénéficier d’une thérapie spécifique.
A Anvers, le logiciel est provisoirement financé par un partenariat public-privé. Le projet est limité à deux ans. Les pathologistes estiment que ce n’est que dans cinq années environ que la plupart des autres hôpitaux de notre pays l’utiliseront.