Une norme de rayonnement inférieure pour les antennes GSM produirait l’effet inverse

Stefan Grommen Stefan Grommen est rédacteur de Data News.

La diminution controversée de la norme de rayonnement des antennes GSM à Bruxelles génèrerait un effet contraire, selon le spécialiste télécom Frank Vanmaele de Test Achats: “Plus basse est la norme de rayonnement de l’antenne, plus intense est le signal que le GSM même doit émettre pour pouvoir établir une connexion avec le réseau.”

La diminution controversée de la norme de rayonnement des antennes GSM à Bruxelles génèrerait un effet contraire, selon le spécialiste télécom Frank Vanmaele de Test Achats: “Plus basse est la norme de rayonnement de l’antenne, plus intense est le signal que le GSM même doit émettre pour pouvoir établir une connexion avec le réseau.”

Il y a deux ans, le Parlement bruxellois décidait de réduire fortement la norme de rayonnement pour les antennes GSM dans la région de Bruxelles-Capitale pour l’amener de 20 à 3 volts par mètre. Le but était de limiter les risques du rayonnement pour la santé. En principe, l’ordonnance devait entrer officiellement en vigueur samedi dernier.

Frank Vanmaele de Test Achats conteste à présent les arguments du gouvernement bruxellois: “La norme maximale prévue de 3 volts par mètre est deux cents fois plus stricte que la norme WHO et a quasiment un effet pervers. En effet, si le signal des antennes diminue, le GSM doit compenser ce manque, et le corps de l’utilisateur absorbe nettement plus d’énergie.”

Vanmaele est soutenu dans ses dires par le professeur de neurophysiologie Martin Zizi de la VUB: “S’il y a bien un consensus parmi le corps professoral et s’il y a bien une chose qui ressort de toutes les études sérieuses effectuées, c’est que le rayonnement des antennes GSM et des stations de base est de toute façon plus que suffisamment faible. Elle n’atteint même jamais les limites jugées acceptables.”

Si le monde politique se préoccupe de la santé des concitoyens, il ferait donc mieux de se concentrer sur les GSM plutôt que sur les antennes, déclare-t-on à l’unisson. “Si des problèmes de santé apparaissent un jour, ils auront été causés par le signal émis par le GSM. Pour les gens qui passent des heures au téléphone mobile, mieux vaut conserver les normes de rayonnement actuelles. Car s’ils devaient téléphoner avec une couverture réduite, ils seraient exposés à des niveaux énergétiques encore plus élevés.”

Pourquoi Bruxelles entend-t-elle dès lors être l’élève la plus radicale de la classe? “Il n’est évidemment pas agréable pour les politiciens de déclarer que d’éventuels problèmes de santé peuvent uniquement être dus au GSM lui-même”, ajoute Vanmaele. “Le principe de sécurité est ici abusé. On fait inutilement peur aux gens.”

“Le niveau de rayonnement maximal d’un GSM est de deux watts, ce qui correspond à la norme européenne qui ne peut être remise en cause à Bruxelles. Le monde politique préfère donc se focaliser sur les antennes avec l’air de dire ‘voyez comment nous osons imposer nos vues strictes aux opérateurs télécoms’. Il est cependant bien malaisé d’expliquer au grand public que les politiciens aiment brasser du vent.”

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire