Une ministre britannique s’oppose au cryptage bout-à-bout

Priti Patel.
Pieterjan Van Leemputten

La ministre britannique de l’intérieur Priti Patel n’accepte pas le projet de Meta de prévoir un cryptage bout-à-bout des messages dans Messenger. Son argument, c’est que cela va compliquer la lutte contre la pédophilie.

Patel a tenu ces propos dans une opinion parue dans le journal The Telegraph. Elle parle de trahison de la part d’entreprises comme Meta du fait qu’elles veulent appliquer le cryptage de manière approfondie. Dans le cas du cryptage bout-à-bout (E2EE), seul l’expéditeur et le destinataire peuvent lire les messages et pas même le service utilisé (ici Meta).

Ce type de cryptage donne, selon Patel, libre cours aux pédophiles et à tous ceux qui veulent répandre du contenu pornographique. Elle estime que les autorités doivent avoir accès à ces canaux, afin de protéger les enfants contre eux. Un autre argument qu’elle utilise, c’est que E2EE rend nettement plus compliqué le travail de recherche des autorités britanniques.

Patel semble cependant omettre le fait que Messenger n’est pas le seul service de messagerie au monde et que WhatsApp – qui appartient aussi à Meta – propose le cryptage bout-à-bout depuis des années déjà. Son concurrent Signal le fait aussi, tout comme d’autres services.

En même temps, il nous faut aussi faire observer que le cryptage bout-à-bout a été introduit par un certain nombre d’importants acteurs technologiques suite aux déballages d’Edward Snowden. Ce dernier révéla par exemple que les Etats-Unis mettaient sur écoute à grande échelle les communications en ligne, et les autorités britanniques y étaient parfois aussi impliquées. L’introduction d’E2EE a donc été en partie provoqué par des abus de certaines organisations.

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