Une AWS confiante lorgne les clients des bases de données de Microsoft et Oracle

Andy Jassy, CEO d'AWS, lors de re:Invent 2020 © EB
Els Bellens

Lors de sa conférence annuelle, AWS annonce vouloir avec de nouveaux services affronter la concurrence d’Oracle et de Microsoft notamment. L’entreprise mise en outre sur toute une série de nouveaux produits, notamment en apprentissage machine et containers.

Amazon Web Services entame sa conférence – numérique cette fois – par un discours thématique de pas moins de trois heures d’Andy Jassy, le CEO de l’entreprise. Il y évoque brièvement la pandémie et les mouvements Black Lives Matter aux Etats-Unis (AWS n’accepte pas non plus le racisme), pour ensuite en venir à l’ordre du jour: le succès des services dans le nuage de l’entreprise, et les plus de 24 nouveaux services annoncés.

Des derniers chiffres trimestriels, il ressort qu’AWS va générer cette année quelque 46 milliards de dollars de rentrées. Durant les trois derniers mois, le chiffre d’affaires a même progressé de 29 pour cent par rapport à la même période de l’année dernière, ce qui représente un sacré défi pour une entreprise qui est déjà assez énorme.

Bases de données et containers

Comment l’entreprise fera-t-elle pour croître encore l’année prochaine? En étoffant sérieusement sa gamme, semble-t-il. L’une des mises à jour les plus intéressantes à être annoncée est Amazon Aurora Serverless v2. Une nouvelle version de la base de données de l’entreprise, caractérisée par une évolutivité plus rapide que la première: on pourrait ainsi passer de cent à cent mille transactions par seconde.

Aurora peut aussi s’accompagner de Babelfish, un service que Microsoft SQL Server fait tourner en Aurora Postgres, avec peu, voire aucun changement dans le code. Il s’agit d’un outil de migration destiné à aider les entreprises à renoncer à un service caractérisé par un ‘vendor lock-in’ (enfermement propriétaire). AWS mise ici clairement sur l’envie d’inciter davantage d’entreprises de se détourner de ce que Jassy appelle “les anciens fournisseurs de bases de données commerciales”. Il évoque surtout ici Microsoft et Oracle. “Ce sont des lieux déplorables pour les clients”, affirme-t-il. “Parce que leur offre est coûteuse et propriétaire, ce qui fait qu’on est englué dans de lourds contrats.” Babelfish serait lancé l’année prochaine sous la forme d’un code open source.

AWS déploiera en outre une série de nouveaux containers, dont des versions ‘Anywhere’ de l’Amazon Elastic Container Service et de l’Amazon Elastic Kubernetes Service. Cela revient à dire que les clients pourront faire tourner Amazon ECS et Amazon EKC dans leurs propres centres de données pour y mettre en oeuvre des containers. Il y aura aussi un nouveau service d’automatisation, AWS Proton, et un registre pour rendre public le logiciel container Amazon ECR Public.

Apprentissage machine

Comme on est encore en 2020 (encore quelques jours à tenir!), AWS annonce également de nouveaux outils d’apprentissage machine, dont Amazon Monitron, un outil de ‘maintenance prédictive’ pour environnements industriels, utilisant les données de capteurs pour prévoir des réparations et de la maintenance. Amazon Lookout for Equipment permet pour sa part d’appliquer des algorithmes AWS sur des installations existantes avec capteurs, afin d’y procéder à de la maintenance prédictive.

AWS Panorama Appliance intègre de son côté la reconnaissance de l’image aux caméras existantes dans des environnements industriels, alors qu’AWS Panorama Software Development Kit permet aux fabricants de nouvelles caméras d’embarquer ce type de reconnaissance de l’image dans leurs appareils. Quant à Amazon Lookout for Vision, il s’agit d’un service d’identification, par lequel vous pourrez utiliser les algorithmes de reconnaissance de l’image d’AWS pour repérer des bugs dans les produits et processus.

Et puis, il y a Amazon DevOps Guru, un outil basé sur l’apprentissage machine et destiné à trouver des erreurs dans du code de programmation en cours de développement.

Pour les entreprises désireuses de mettre en oeuvre leur propre apprentissage machine avec de la puissance IT louée, AWS prévoit du reste pour l’année prochaine des instances spécialisées dans l’Elastic Compute Cloud, le service d’informatique dans le nuage d’Amazon. De plus, il y aura des services conçus pour ouvrir quelque peu l’analyse des données des clients, avec notamment Amazon QuickSight Q, où des utilisateurs non techniques pourront saisir en langage naturel des questions à propos de leurs données d’activité.

AWS sur Mac

Autre annonce étonnante: AWS proposera désormais des Mac pur jus sous la forme d’un service en ligne. Il s’agira d’ordinateurs Mac Mini embarquant macOS 10.14 ou 10.15. Le but est de les utiliser en tant qu’environnements de développement à quelque 21,5 euros par jour.

En outre, il y aura des adaptations aux services de stockage avec un premier SAN (Storage Area Network) basé sur le nuage, qui s’adapterait automatiquement aux besoins des clients. Le service SAN se composera d’Amazon EBS io2 Block Express, d’Amazon EBS Gp3 Volumes, d’Amazon S3 Intelligent-Tiering et d’Amazon S3 Replication. Au niveau matériel, AWS offrira aussi une nouvelle génération de stockage en ligne D3/D3 sur disques Intel.

Et enfin, AWS prévoit de nouveaux services dans la gamme Connect se focalisant sur les services clientèle des entreprises avec module d’apprentissage machine. Il y aura entre autres des profils clients, la reconnaissance vocale et un Amazon Connect Wisdom, pour fournir au moment propice l’information correcte aux collaborateurs de centres d’appels.

La conférence AWS re:Invent se prolongera encore trois semaines et se tient cette année entièrement en ligne. Il s’agit là du premier de cinq discours thématiques.

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