Un rapport dévoile le travail forcé d’Ouïgours dans des usines technologiques chinoises

BRUXELLES Le 27 avril 2018, les Ouigours demandent à l'UE de protéger les droits de l'homme en Chine.
Els Bellens

Des milliers de membres de la minorité ouïgoure en Chine sont contraints de travailler dans de grandes usines d’entreprises technologiques notamment. Voilà ce qu’on peut lire dans un rapport d’une cellule de réflexion australienne.

Les Ouïgours sont une minorité de confession musulmane vivant dans la région occidentale autonome du Xinjiang. Le gouvernement chinois a enfermé un million d’entre eux environ dans des ‘camps de formation’, en tant que mesure anti-extrémiste, selon lui. La province en question a aussi enregistré l’installation de systèmes de surveillance parmi les plus sophistiqués au monde.

Selon l’Australian Strategic Policy Institute (ASPI), une cellule de réflexion australienne, l’étape suivante de ce ‘recyclage’ est d’envoyer à présent des milliers d’Ouïgours vers différentes usines partout dans le pays, où ils seront forcés de travailler. Selon l’ASPI, il est question de plus de 80.000 Ouïgours qui ont été entre 2017 et 2019 déracinés de leur région et mis au travail forcé dans des usines chinoises. Certains d’entre eux auraient le droit de sortir des camps.

Toujours selon le rapport, ils aboutissent dans quelque 27 fabriques qui fournissent des composants à 83 grandes marques, dont Nike, mais aussi des géants technologiques tels Apple et Dell. L’ASPI signale qu’il est ‘particulièrement malaisé’ pour les Ouïgours en question de refuser ces charges de travail ou d’y échapper.

Ces informations sur les camps avaient été diffusées en 2018 déjà. Les autorités chinoises parlent d’une formation volontaire pour éviter tout extrémisme, mais de certains rapports, il apparaît que les Ouïgours sont souvent empêchés d’exprimer leur foi, comme prier ou porter un foulard.

Toujours selon l’ASPI, dans ces usines, les travailleurs sont logés dans des dortoirs soumis à la ségrégation. Ils doivent suivre des cours de mandarin et une formation idéologique après les heures de travail. Ils seraient également surveillés en permanence. Selon le rapport de l’ASPI, ce travail forcé se fait très probablement à l’insu des marques mêmes.

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