Un magazine de science-fiction submergé d’histoires générées automatiquement

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Els Bellens

Clarkesworld, un magazine spécialisé en brefs récits de science-fiction, a cessé d’accepter les contributions ouvertes à tout vent, parce qu’il est littéralement submergé d’histoires générées par l’intelligence artificielle.

Cela aurait pu être tout aussi bien une brève histoire de mise en garde dans un magazine de science-fiction, mais on est en 2023 et donc, cela se passe vraiment. Clarkesworld, un magazine connu qui a déjà publié en avant-première plusieurs auteurs du prix Hugo, doit renoncer à ses demandes de contribution à cause des chatbots. Le magazine est l’un des rares à accepter les histoires d’auteurs inconnus et de les rétribuer. Ces contributions ouvertes sont cependant désormais suspendues, selon le fondateur Neil Clarke dans un communiqué posté sur son blog, parce que le magazine est inondé d’envois générés par l’intelligence artificielle.

Clarke signale que l’année dernière, il a été forcé de rejeter chaque mois 10 à 25 envois pour cause de plagiat. Depuis la sortie de ChatGPT, fin 2022, ce nombre explose littéralement. C’est ainsi qu’en janvier, Clarke a dû refuser 100 envois et bloquer leurs auteurs, alors que durant les deux premières semaines de février, il est déjà question de 500 contributions rejetées.

Clarke lui-même en impute la faute aux ‘auteurs’ et autres influenceurs qui vantent ChatGPT comme un moyen de gagner facilement de l’argent. Clarkesworld paie 12 cents par signe, ce qui représente de ‘l’argent vite gagné’ pour l’auteur qui voit son histoire être publiée, alors qu’il n’a même pas dû l’imaginer et l’écrire. Pour les véritables auteurs, cela a cependant aussi des conséquences. Clarke déclare qu’il acceptera de nouveau les contributions à un moment donné, qui resteront toujours ouvertes et gratuites, afin de donner la chance de se faire connaître à des auteurs inconnus partout dans le monde et venant d’horizons différents. En demandant de l’argent pour ce genre de contribution ou en prévoyant d’autres barrières aux histoires générées, il craint également d’effrayer les vrais écrivains.

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