Un internet intra-européen

Guy Kindermans Rédacteur de Data News

La France et l’Allemagne souhaitent tenir leur trafic internet et leurs courriels hors d’atteinte des Etats-Unis en créant un réseau de communication européen.

Suite aux révélations à propos de la NSA et tout particulièrement au fait que les Etats-Unis ont mis des années durant sur écoute les conversations téléphoniques de la Chancelière Merkel, la France et l’Allemagne semblent prêts à examiner une manière de garder leur trafic hors d’atteinte des Etats-Unis. Selon l’agence Reuters, une rencontre entre cette même Angela Merkel et le président français François Hollande serait ainsi prévue cette semaine. L’on y aborderait un réseau de communication européen, par lequel transiteraient le trafic internet européen et les courriels. Tout cela serait dû à la difficulté qu’éprouve l’Allemagne de conclure un accord ‘no spy’ avec les Etats-Unis, ce qui fait que le premier pays cité prendrait l’initiative de développer un réseau propre et inviterait d’autres pays à y prendre part.

Scepticisme

Ce projet est en tout cas reçu avec une bonne dose de scepticisme. En effet, The Guardian publiait l’année dernière encore des informations issues des documents de Snowden, à partir desquelles il apparaissait que des pays comme l’Allemagne, la France, l’Espagne, la Suède et les Pays-Bas collaboraient activement avec le GCHQ britannique notamment, le pendant européen de l’initiative de mise sur écoute PRISM américaine. Selon The Guardian, le GCHQ britannique aurait été influencé par le BND (Bundesnachrichtendienst) allemand et par “son large potentiel technologique et son accès direct au coeur d’internet”. En outre, la France, notamment avec sa DGSE (Direction Générale de la Sécurité Extérieure), a aussi une réputation et une histoire de ‘monitoring’ (ce n’est pas sans raison qu’une loi française avait interdit autrefois le cryptage des courriels en France, loi qui n’a été abolie qu’en 2004). Et récemment encore, le gouvernement néerlandais a bien dû admettre que ce n’était pas les Etats-Unis, mais bien les autorités des Pays-Bas elles-mêmes qui avaient été responsables de pratiques de mise sur écoute.

Bref, les premières réactions à la possibilité d’un réseau de communication européen semblent particulièrement sceptiques, outre la préoccupation constante à propos du trafic internet qui prend de toute façon le chemin des Etats-Unis, comme celui des médias sociaux, des activités commerciales, etc.

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