Un groupe lobbyiste américain met de nouveau en garde contre Huawei

Tom Ridge © Reuters
Pieterjan Van Leemputten

Un groupe d’intérêts regroupant quelques politiciens et hauts fonctionnaires américains lance une nouvelle mise en garde contre des pratiques d’espionnage de la part d’Huawei. Le groupe doit cependant bien admettre qu’il n’a pas la moindre preuve à présenter pour étayer ses dires.

Le Global Cyber Policy Watch a pris contact ces dernières semaines avec des journalistes en Europe pour un exposé téléphonique sur la sécurité de la 5G. Malgré le nom de l’organisation, il s’agit purement d’un groupe américain dont font partie notamment Tom Ridge, gouverneur de la Pennsylvanie et ex-ministre de la sécurité nationale, ainsi que Nate Snyder, ex-senior counterterrorism official chez Homeland Security, mais aussi Chris Cummiskey, appartenant également à Homeland Security.

Le groupe plaide pour plus de normes ouvertes, afin de résoudre la menace sur la sécurité que représente Huawei. Il insiste sur le fait qu’Huawei possède deux tiers de brevets 5G, que l’entreprise propose certes sous licence à d’autres, mais cela ne suffit pas. Le groupe estime aussi qu’Huawei doit être considérée plutôt comme un risque pour la sécurité que comme un danger économique, alors que le président américain Trump se focalise surtout sur ce dernier point dans le cadre de la guerre commerciale qui l’oppose à la Chine.

Mais selon The Register, les propos de Global Cyber Policy Watch ne sont que des affirmations. Le groupe n’avance en effet aucune preuve démontrant qu’Huawei espionne pour le compte des autorités chinoises. Il insiste toutefois sur le fait que dans le passé, la Chine aimait voler la connaissance technologique et qu’Huawei représente par conséquent un risque. Il prétend en outre qu’Huawei opère à la demande du gouvernement chinois, ce que l’entreprise a toujours démenti.

L’appel à plus de normes ouvertes est en même temps étonnant. Lors de sa conférence AI, la semaine dernière, Huawei a répété une fois encore qu’elle investissait fortement dans la technologie open source et qu’elle participait depuis des années à des associations sectorielles, notamment afin d’élaborer des normes.

Il nous faut apporter ici la nuance d’importance, selon laquelle pour le scénario inverse, où des entreprises américaines se livrent à de l’espionnage au nom des autorités américaine, les preuves ne manquent pas. C’est ainsi qu’Edward Snowden a dévoilé en 2013 déjà que Google, Yahoo, Facebook, Microsoft et bien d’autres

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