Un disque dur de Columbia sauvé

Peut-être vous souvenez-vous encore des images saisissantes du retour de la navette spatiale Columbia en 2003? Celle-ci avait littéralement explosé lors de sa rentrée dans l’atmosphère terrestre du fait que des boucliers thermiques avaient été détériorés au lancement.

Peut-être vous souvenez-vous encore des images saisissantes du retour de la navette spatiale Columbia en 2003? Celle-ci avait littéralement explosé lors de sa rentrée dans l’atmosphère terrestre du fait que des boucliers thermiques avaient été détériorés au lancement.

Grande fut la surprise de retrouver les restes de trois disques durs. Lorsque la Nasa trouva des fragments de métal fondu, elle les envoya quasi aussitôt à Kroll Ontrack, qui avait déjà réalisé pour elle des travaux de restauration de données. Le ‘data recovery engineer’ américain Jeff Pederson a participé à la récupération des données sur l’un des trois disques durs. “La raison de ce succès – une personne y a travaillé deux jours durant – réside dans le fait que le disque dur était d’un ancien type [un Seagate ST9385AG d’à peine 340 Mo et tournant à 4.000 tpm, NDLR)] déclare Jeff. Les disques durs de l’époque – on remonte ici à plus d’une décennie – étaient nettement plus lourds et étaient logés dans un boîtier beaucoup plus robuste. Résultat: les disques (‘platters’) proprement dits avec les données avaient à peine souffert, ce qui nous a permis de les installer dans un nouveau boîtier. Vu les circonstances – l’explosion, les températures élevées, les énormes écarts de pression et atmosphériques, ainsi que leur écrasement sur la surface terrestre -, il est quand même étonnant qu’ils soient restés intacts.”

Jeff Pederson ajoute que l’opération de sauvetage a été aidée aussi par le système d’exploitation: “C’était encore DOS, ce qui, du point de vue du ‘data recovery engineer’, est nettement mieux que les systèmes d’exploitation modernes. DOS sauve ses données de manière linéaire, alors que Windows Vista, par exemple, est plus enclin à répartir les données sur l’ensemble du disque physique, dans l’optique d’améliorer les performances.” Jeff Pederson n’y va pas par quatre chemins: “Nous sommes incroyablement fiers d’avoir réussi cette opération, mais nous sommes conscients aussi que cela n’aurait pas été possible avec les disques de ‘laptop’ actuels, nettement plus fragiles. Avec ce genre de disques durs modernes, il n’est d’ailleurs plus possible de transférer les ‘platters’ dans un autre boîtier.”

Le contenu se composait de données des tests finaux d’une étude scientifique qui dura vingt ans. Les conclusions de cette étude n’ont été que récemment publiées dans la revue spécialisée Physical Review E, ce qui explique pourquoi la nouvelle de la récupération réussie des données vient seulement d’être connue elle aussi.

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