Twitter bat la campagne: une nouvelle règle supprimée au bout de 12 heures seulement

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Pieterjan Van Leemputten

La politique appliquée par Twitter change tellement vite qu’on arrive plus à suivre. En tout cas, les journalistes exclus y sont de nouveau les bienvenus. Et la règle, selon laquelle il est interdit de faire référence à d’autres médias sociaux, passe à la trappe même pas un jour plus tard.

Fin de la semaine dernière, plusieurs journalistes se virent exclure de Twitter sans raison apparente. Même s’il s’agissait principalement de personnes évoquant le jet privé d’Elon Musk ou, plus exactement, le compte Twitter (encore et toujours suspendu) suivant l’emplacement de l’avion.

Musk avait promis le week-end dernier que les comptes seraient réintégrés, c’est qui a été fait.

Pas de référence à Facebook ou à Mastodon

Mais dimanche soir, Twitter a présenté une nouvelle règle: tout lien vers certains réseaux concurrents (Facebook, Mastodon et Instagram) n’était plus autorisé. Même Linktree, une plate-forme vous permettant de collecter plusieurs de vos sites/médias sociaux personnels était interdit.

Cette règle a été perçue comme un aveu de faiblesse: plusieurs utilisateurs de Twitter avaient depuis la prise de contrôle par Musk créé un compte sur la plate-forme Mastodon similaire – depuis lors, les liens vers joinmastodon.com, entre autres, n’étaient déjà plus autorisés -, mais ce week-end, ils n’étaient plus possibles du tout. Cette restriction supplémentaire montre que Twitter craint que les actions de son CEO et propriétaire n’en poussent beaucoup vers la sortie.

Problème d’harcèlement: aucun lien avec le partage de localisations

Comme la règle entra directement en vigueur, le compte de la journaliste spécialisée en technologies Taylor Lorenz fut supprimé. Cette dernière ne publiait pas grand-chose sur Twitter, mais elle y possédait néanmoins un lien vers ses autres canaux de médias sociaux. Sans le savoir, Lorenz enfreignait donc rétroactivement la règle introduite par Twitter dimanche soir.

Mais Lorenz a peut-être été ciblée par Musk pour d’autres raisons. Ces derniers jours, ce dernier a en effet déclaré qu’il n’était plus permis de partager en temps réel l’emplacement de quelqu’un. Cette règle a été introduite, afin de limiter le traçage du jet privé de Musk. En guise d’argument, il partagea une vidéo de quelqu’un qui le harcelait sans relâche. Partager l’emplacement de son jet mettait cette personne en danger de mort, selon lui.

Dans le Wall Street Journal, Lorenz écrit que ce n’est pas vrai. Selon la police, il n’y aurait aucun lien entre le problème d’harcèlement et le partage d’emplacements du jet. C’est ainsi que le problème se manifesta à 42 kilomètres de l’aéroport, seulement 23 heures après la divulgation de l’emplacement sur Twitter.

Tout cela semble une fois encore confirmer que la politique de Twitter dépend actuellement surtout de l’humeur de Musk en début de journée. D’une part, il continue de promouvoir Twitter comme un phare de la liberté d’expression, mais d’autre part, il donne à nouveau le signal que quiconque se permet de le critiquer – lui et ses entreprises -, doit être sanctionné. Là où les règles sont établies sur place, afin de ne pas donner l’impression d’une querelle personnelle.

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