Test du système d’alarme mobile aux Etats-Unis: chaque citoyen a reçu un message du président

Donald Trump © AFP
Els Bellens

Tous les Américains possédant un téléphone compatible ont reçu cette semaine ce qu’on appelle là-bas un ‘presidential alert’. Le système en question est comparable à notre BE-Alert et a été testé pour la première fois en quinze ans. Le test suscite cependant la controverse.

La Federal Emergency Management Agency (FEMA) et le service de communications fédéral américain ont effectué cette semaine un test de leur système d’alarme sans fil. L’objectif de ce dernier est d’envoyer lors de catastrophes majeures des mises en garde à la radio et à la télévision, mais aussi aux téléphones mobiles des citoyens. Le système est tout à fait comparable à BE-Alert, le système d’alarme belge pour les situations d’urgence.

Un système similaire est depuis assez longtemps déjà utilisé aux Etats-Unis pour des phénomènes météorologiques locaux tels des tornades, ou pour des messages de recherche d’enfants perdus. Ce sont là cependant des services auxquels on peut se désinscrire. Le présent test était ce qu’on appelle un ‘avertissement présidentiel’, la plus sérieuse des mises en garde susceptibles d’être lancées, et à laquelle il n’est pas possible de se désinscrire. Le système existe depuis la fin des années 60 déjà, lorsque les Etats-Unis craignaient une attaque nucléaire. La version pour smartphone est en vigueur depuis 2012, mais c’est la première fois qu’elle est utilisée/testée.

Ce type de test est en tout cas intéressant. Plus tôt cette année, les habitants d’Hawaii avaient par exemple été avertis qu’une fusée allait les atteindre. Cela s’avéra être une erreur commise lors d’un test de routine à l’occasion d’un changement de garde.

Controverse

Mais comme il s’agit d’un test appelé ‘presidential alert’ qui fut exécuté par l’actuel président Donald Trump, il fait l’objet d’une sérieuse controverse. Tout semble indiquer en effet que de nombreux citoyens n’apprécient pas l’idée que leur président, connu notamment pour ses nombreuses tirades sur Twitter, puisse leur adresser des messages directement, sans qu’ils puissent se désinscrire. Avant le test, des campagnes hashtag ont vu le jour, et des citoyens menacèrent de résilier leur abonnement au téléphone. A New York, trois personnes ont même intenté un procès à Donald Trump et à William Long, administrateur de la FEMA, à cause du test. Selon la plainte déposée, ils craignent que le président puisse interpréter un peu trop à la légère la définition des expressions ‘terrorisme’ et ‘menaces contre la sécurité publique’ et qu’il puisse alors utiliser le système à sa guise. Il semble surtout que le smartphone, contrairement à la TV, à la radio, voire aux lignes téléphoniques fixes, soit un instrument jugé quelque peu plus personnel et qu’un message d’une autorité y aboutissant soit considéré comme une atteinte au respect de la vie privée.

Les opposants peuvent déjà quelque peu trouver une consolation dans le fait que ce genre de ‘presidential alert’ n’est pas vraiment envoyé par le président, mais par la FEMA via un logiciel probablement beaucoup plus complexe à utiliser que Twitter, et que les critères d’envoi sont fixés par la loi. Il doit par exemple s’agir d’une situation d’urgence nationale.

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