Telenet va se concentrer sur le marché des entreprises

Pieterjan Van Leemputten

En occupant une solide position sur le marché à la consommation mature, Telenet envisage entre autres de continuer de croître en se tournant vers le B2B. Le focus s’étendra de la connectivité aux services IT gérés.

Telenet a présenté lundi aux investisseurs un topo de sa stratégie pour les années à venir. Forte de sa solide part sur un marché résidentiel mature et de ses importants investissements dans la fibre optique à partir de 2023, l’entreprise souhaite désormais jouer également un rôle plus en vue ailleurs.

Elle envisage d’une part de nouveaux domaines. Pensez aux investissements dans The Park (VR) ou, plus récemment, dans June Energy. L’entreprise examine par ailleurs une extension de ses activités sur le marché des entreprises. Telenet y est déjà active depuis pas mal de temps, mais pas dans la même proportion que son grand concurrent Proximus.

‘Nous voulons croître dans le B2B de manière tant organique que par des rachats, non seulement avec la connectivité, mais aussi au niveau par exemple des services gérés et de la sécurité’, déclare le CEO John Porter.

De la connectivité aux services

Telenet est depuis pas mal de temps déjà active sur le marché professionnel, mais en se focalisant principalement sur la connectivité. Pendant longtemps, l’opérateur n’y disposa pas de tous les moyens, mais ces dernières années, il a complété son réseau câblé par un réseau mobile (Base, en 2015) et par un intégrateur ICT (Nextel, en 2017). Ce furent là les indispensables fondements qui lui permirent de desservir plus complètement les clients professionnels.

‘Nous nous trouvons dans une position nous permettant de prendre part à 90 pour cent de l’ensemble des appels d’offre’, affirme Porter à Data News. ‘Tant de la part des PME que des grandes sociétés et des acteurs professionnels. Avant, nous y jouions surtout le rôle de partenaire pour la connectivité, mais nous voulons occuper désormais une place plus importante dans la chaîne des valeurs.’

Porter insiste sur le fait qu’il y a déjà beaucoup de relations existantes: ‘Je pense que nous desservons actuellement quelque quarante pour cent des très grandes entreprises. Mais historiquement, nous ne leur fournissions guère de services. Nous allons donc accélérer le mouvement et tenter de décrocher davantage de contrats pour des services gérés.’ Un bel atout sur ce plan, c’est que Telenet possède déjà une bonne réputation en tant qu’externalisateur, sur base de l’étude Whitelane.

130 ingénieurs

Qui dit services IT dit évidemment aussi personnel IT. Aujourd’hui, Telenet dispose, à l’entendre, de 130 ingénieurs dans le domaine, complétés par du personnel de support et par des collaborateurs de Nextel. Même si plus de personnes seraient les bienvenues. ‘Nous en engagerons autant que nécessaire’, précise Porter. Même si trouver suffisamment de collaborateurs constitue depuis des années déjà un grand défi pour chaque acteur ICT.

Etonnant: Porter nuance le fait que ce ne sont pas les services IT en soi qui génèrent un profit important, mais ils sont nécessaires pour rester pertinent. ‘L’ICT offre des marges inférieures que la connectivité, mais nous considérons l’intégration des services IT et de la connectivité comme l’appli phare. Nous devrons donc nous y focaliser, si nous voulons demeurer le fournisseur préféré.’

Pas (encore) de hausse de prix planifiée

En marge des explications stratégiques, Telenet a aussi indiqué qu’elle traversait des temps difficiles, entre autres à cause du marché de l’énergie et de l’inflation. Mais cela ne conduira pas directement à une hausse de prix supplémentaire. ‘Nous n’avons du reste pas encore pris de décision en la matière. Ce sera plutôt en mars-avril. Historiquement, nous nous basons pour cela sur l’indice de santé, mais encore une fois, nous ne nous déciderons que l’année prochaine’, prétend Porter.

À propos de l’accord avec Fluvius, Telenet n’a fait aucun commentaire, dans la mesure où un agrément réglementaire s’avère encore nécessaire, mais l’ambition est bien de démarrer d’ici 2023, même si Porter n’affiche pas d’empressement: ‘Nous sommes convaincus que notre réseau HFC (Hybrid Fibre-Coaxial, ndlr) est paré pour l’avenir. Nous pouvons proposer aujourd’hui 1 Gbps à chaque client, et personne ne se plaint que c’est trop peu pour le moment.’ Et de faire observer que 2 Gbps devraient également être possibles. ‘Pour en arriver à terme à 10 Gbps’.

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