Proximus veut racheter EDPnet

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Pieterjan Van Leemputten

Proximus souhaite reprendre l’opérateur alternatif en difficultés EDPnet. Le tribunal doit à présent décider si l’entreprise sera revendue à son principal fournisseur et concurrent.

EDPnet est le dernier opérateur alternatif à proposer internet au niveau national. L’entreprise a pu tenir tête à Proximus et à Telenet vingt années durant, mais connaît des problèmes depuis la fin de 2022, à tel point qu’elle a dû demander d’être protégée de ses créanciers. Des sources révèlent à présent au journal flamand Het Laatste Nieuws que Proximus même veut racheter l’opérateur par le biais d’une ‘offre substantielle’.

Proximus confirme cette offre au journal HLN. ‘Notre principale préoccupation consiste à assurer la continuité d’EDPnet et ce, tant pour les clients que pour le personnel. C’est là la priorité numéro un. Nous ne pouvons pas encore nous prononcer sur l’issue de l’affaire. Il y a eu une audience hier, et il ne nous reste plus qu’à attendre le jugement du tribunal’, a déclaré un porte-parole au site d’informations.

Selon HLN, EDPnet est aux prises avec un endettement atteignant quasiment deux millions d’euros auprès de CBC, Proximus et Orange notamment, et aucun accord n’a été conclu avec les créanciers. Cela signifie que l’entreprise doit être revendue. L’offre faite par Proximus constitue donc une porte de sortie, même si elle restreint la concurrence sur le marché télécom.

Partenaire et concurrent

La relation entre Proximus et EDPNet a toujours été complexe. Sur le plan professionnel, elle peut être qualifiée de bonne: EPDnet utilise le réseau de Proximus et a été souvent la première à proposer les nouvelles technologies (et donc des vitesses supérieures) de Proximus. Pensez ici notamment à l’accès au nouveau réseau de fibre optique.

Mais il n’empêche que les deux entreprises sont aussi concurrentes. EDPnet applique des prix nettement inférieurs à ceux de Proximus. De son côté, Proximus possède des marques abordables telles Scarlet et, depuis peu, Mobile Vikings, qui proposent aussi un internet bon marché. C’est surtout avec cette dernière entreprise que le torchon brûle à coup sûr depuis quelque temps déjà, lorsque Mobile Vikings introduisit son offre internet fixe, dont le prix était si bas qu’EDPnet en était venue à soupçonner que Mobile Vikings bénéficiait de meilleures conditions que le tarif de gros qui lui était appliqué. Il en résulta qu’EDPnet déposa une plainte auprès du régulateur.

Plus que trois grands acteurs 

EDPnet possède quelque 46.000 clients pour l’internet fixe et 20.000 clients mobiles. L’opérateur est de ce fait l’acteur le plus modeste sur le marché internet national, mais – plus important encore -, il s’agit du dernier opérateur alternatif digne de ce nom. Il y a plus de dix ans déjà, Scarlet avait été rachetée par Proximus (à l’époque encore Belgacom) et il y a quelques années, il en est allé de même de Mobile Vikings (qui ne fournissait à l’époque que de l’internet mobile).

Dommel, un opérateur qui, en son temps, était comparable à EDPnet, fut lui aussi revendu il y a quelques années, avant de connaître des difficultés en 2019 et de déposer son bilan. Il en résulte qu’aujourd’hui, le consommateur est pour l’internet fixe dépendant de l’un des trois grands opérateurs: Proximus, Telenet ou Orange.

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