L’eSIM en Belgique: état des lieux

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Michel van der Ven
Michel van der Ven Redacteur chez Data News.

Bien que la nouvelle génération d’iPhones n’ait récemment pas offert un grand spectacle, ces appareils marquent tout de même un moment important dans le secteur belge des télécommunications. Ce sont en effet les premiers smartphones dans notre pays qui ne veulent plus d’une carte SIM physique, en ne supportant que l’eSIM. Nos opérateurs y sont-ils prêts?

Samsung n’avait pas osé le faire avec le Galaxy S25 Edge ultra-mince il y a quelques mois, mais Apple bien à présent, puisque son iPhone Air ultrafin fonctionne exclusivement avec une eSIM. En ne prévoyant pas d’emplacement pour une carte SIM physique, le fabricant a réussi à créer plus d’espace pour accueillir une batterie de plus grande taille, de sorte que l’iPhone Air – malgré sa minceur – tient une journée entière sur une seule recharge.

La fin de la SIM classique est proche!

L’iPhone Air dit ainsi complètement adieu à la carte SIM physique, un support d’information qui a peu changé depuis son invention en 1991, si ce n’est sa taille. D’autres fabricants s’en tiennent certes encore et toujours à un emplacement pour carte SIM, mais ajoutent de plus en plus le support de l’eSIM à leurs appareils. En tant que consommateur, vous pouvez ensuite choisir comment vous connecter au réseau mobile, bien que vous puissiez utiliser simplement les deux technologies côte à côte, par exemple pour séparer les conversations professionnelles et privées.

Selon Proximus, quelque quatre-vingts pour cent des appareils vendus par l’entreprise télécoms sont désormais compatibles avec l’eSIM. Orange, pour sa part, s’attend à ce que d’ici la fin de 2025 déjà, davantage d’appareils équipés d’une eSIM  soient en circulation que de téléphones à emplacement pour une carte SIM classique.

Dans son pays d’origine, les Etats-Unis, l’iPhone est disponible sous forme ‘eSIM only’ depuis la version 14, et les nouveaux modèles 17 Pro sont également vendus sans emplacement pour carte SIM.  © Apple

En Belgique, l’eSIM est aujourd’hui bien implantée. Orange et Proximus proposent la carte SIM virtuelle depuis 2020 déjà, alors que Telenet a eu besoin d’un peu plus de temps et supporte l’eSIM depuis début 2024. Chez l’opérateur malinois, il est possible d’utiliser la fonctionnalité eSIM dans certaines montres connectées depuis 2020: avec One Number, qui fait partie des abonnements Telenet ONE et ONEup, vous êtes joignable sur votre smartphone et votre montre connectée via le même numéro. Et si vous faites une balade à pied ou à vélo, vous pouvez laisser votre téléphone à la maison sans pour autant manquer le moindre message ou appel.

Ce qui est remarquable, c’est que Telenet reste le seul opérateur de notre pays à permettre la communication eSIM via les montres connectées. Chez Orange, cette fonctionnalité figure déjà sur la feuille de route. ‘Nous sommes activement occupés à examiner les exigences techniques et nous tiendrons les clients informés dès que la fonctionnalité sera disponible’, nous annonce l’opérateur.

Filiales et MVNO

En décembre 2024, un quatrième opérateur mobile est venu s’ajouter dans notre pays: Digi. Le nouveau venu n’a pas perdu de temps et a proposé la fonctionnalité eSIM après quelques mois seulement. Les filiales des grands acteurs télécoms ne sont pas restés les bras croisés: BASE (Telenet) et Mobile Vikings (Proximus) supportent l’eSIM depuis quelque temps, Tadaam (une autre marque de Telenet) propose même depuis avril une offre ‘e-SIM only’, et Hey! annonce son intention de faire de même en 2026. Un certain nombre de MVNO (opérateurs de réseaux virtuels) belges, tels que Carrefour Mobile et Undo supportent entre-temps aussi l’eSIM.

Il n’y a pas si longtemps, il fallait se rendre dans l’un des magasins de l’opérateur pour activer une eSIM. Ce n’est désormais plus nécessaire. Presque tous les fournisseurs vous offrent la possibilité d’activer l’eSIM via leur appli ou leur espace client en ligne. Pour des raisons de sécurité, cela s’accompagne toujours d’un contrôle d’identité. Certains opérateurs, comme Proximus, le font avec l’aide d’Itsme, mais vous recevez généralement un code QR par mail que vous devez ensuite scanner pour terminer le processus d’activation.

Quick Transfer

La facilité d’utilisation d’une eSIM est très grande, mais jusque récemment, il manquait un moyen rapide de transférer un numéro (sur une carte SIM physique ou une eSIM) vers un nouvel appareil. AAvec eSIM Quick Transfer, c’est sur le point de changer: quelques clics suffiront pour transférer un numéro. Orange fut le premier opérateur belge à introduire cette fonctionnalité, même si c’est temporairement uniquement pour les utilisateurs d’un iPhone. Selon Orange, une solution est activement préparée pour les appareils Android.

Quick Transfer est également disponible chez Proximus depuis la mi-septembre, à condition de disposer d’un smartphone compatible. C’est ainsi que l’option n’est actuellement disponible que sur les iPhones (avec mise à jour iOS 26 publiée à la mi-septembre) et sur les Google Pixel 9 et 10. D’ici la fin de l’année, cela sera également possible avec presque tous les appareils Samsung, selon Proximus. Pour l’instant, la condition est que les deux téléphones tournent sur le même système d’exploitation. Le transfert d’une eSIM d’un appareil iOS vers un appareil Android, ou vice versa, n’est donc pas encore possible avec eSIM Quick Transfer.

L’eSIM, c’est quoi exactement?

Une eSIM, à savoir une SIM entièrement intégrée est une petite puce dans l’appareil qui fonctionne de la même manière qu’une carte SIM classique. Cependant, elle occupe moins de place, ce qui permet aux fabricants d’utiliser cet espace dans les smartphones et autres gadgets pour d’autres caractéristiques, telles qu’une batterie plus grande ou un design plus mince.

Il y a encore d’autres avantages pour l’utilisateur. C’est ainsi que grâce à une eSIM, vous pourrez facilement basculer d’un abonnement professionnel à un abonnement privé sans avoir à changer de carte.

Les grands voyageurs, les expatriés et les touristes pourront plus facilement opter pour une offre télécom mobile locale, lorsqu’ils séjourneront dans un autre pays. Via des applis telles que Saily, Holafly et Ubigi, vous pourrez aisément acheter une carte SIM virtuelle pour le pays de votre destination, où vous composerez vous-même un forfait de données (par exemple, 5 Go pour 30 jours).

L’environnement profitera aussi de l’eSIM: la petite carte SIM en plastique disparaîtra lentement, mais sûrement (peut-être dès 2030, pense-t-on chez Orange), et plus rien devra plus être envoyé par la poste.

Des inconvénients? Un seul. Lorsque vous changerez de smartphone, votre abonnement devra être transféré d’un appareil à l’autre en créant un nouveau profil. Ce processus prendra quelque peu plus de temps que le retrait d’une carte SIM classique de l’ancien téléphone et son intégration dans le nouvel appareil. Avec eSIM Quick Transfer, ce temps d’attente appartient au passé, mais il n’y a encore que quelques smartphones qui sont équipés de cette technologie. De plus, l’opérateur doit également supporter la fonctionnalité.

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