Superordinateurs: on marque une pause!

Guy Kindermans Rédacteur de Data News

Le tout nouveau Top500 des superordinateurs révèle une courte trêve dans la course à la puissance de calcul, mais les systèmes ‘exaflop’ sont quand même attendus pour la fin de cette décennie.

Le tout nouveau Top500 des superordinateurs révèle une courte trêve dans la course à la puissance de calcul, mais les systèmes ‘exaflop’ sont quand même attendus pour la fin de cette décennie.

La 25ème ‘International Supercomputing Conference’ qui se tient en Allemagne – le principal événement ‘high performance computing’ (HPC) en dehors des Etats-Unis – a aussi présenté la 35ème édition du Top500 semestriel des superordinateurs les plus puissants au monde.

L’information la plus importante concerne le ‘n° 2’, en l’occurrence le système ‘Nebulae’ installé dans le National Supercomputing Center chinois de Shenzhen. Il s’agit d’un système doté d’un ensemble de processeurs Xeon Intel X5650 et de GPU Tesla NVidia, constituant ensemble 120.640 noyaux de calcul et une puissance de quelque 1,3 pétaflop (1 pétaflop équivaut à 1.000.000.000.000.000 d’opérations en virgule flottante par seconde).

Le top trois se compose à présent de systèmes pétaflopiques. Ce qui est étonnant, c’est que la Chine possède un deuxième système dans le top 10 (au 7ème rang), alors que ce pays n’apparaissait absolument pas dans le Top500 avant l’année 2000.

Avec 198 systèmes dans ce classement, IBM a une légère avance sur HP et ses 185 systèmes. Avec 56% des systèmes dans le Top500, les Etats-Unis demeurent encore et toujours le numéro un, avant la Grande-Bretagne, la France, l’Allemagne (en recul), le Japon (en recul) et la Chine (en forte hausse).

On souffle!

En outre, ce Top500 est depuis longtemps le classement offrant le moins de variations, que ce soit en nombre de systèmes qui en disparaissent ou que ce soit en croissance de puissance de calcul. Comme raisons possibles, l’on pense à un ralentissement dans le développement de nouvelles technologies ou dans leur acceptation, mais aussi à l’influence de la récession économique.

Ce dernier facteur semble en tout cas contredit par les chiffres d’IDC, d’où il ressort que le segment supérieur du marché des superordinateurs a crû de 25 pour cent en 2009. Les coups les plus durs ont plutôt été ressentis dans les segments des superordinateurs de la gamme intermédiaire et d’entrée de gamme, avec des reculs supérieurs à 20 pour cent. A condition que l’économie mondiale n’affiche pas de ‘double creux’, IDC prévoit pour cette année une croissance dans toute la gamme.

Comme freins possibles dans le domaine des superordinateurs, les fabricants et les utilisateurs considèrent les difficultés à développer des systèmes fortement parallélisés (clusters, multiprocesseurs, multi-coeurs), ainsi que des problèmes en matière de consommation de courant et de refroidissement. La largeur de bande des connexions avec la mémoire de travail des systèmes et avec les systèmes de stockage externes constitue également un défi. Par ailleurs, l’on envisage aussi à court terme une croissance encore plus nette du marché des systèmes de stockage externes orientés HPC que de celui des systèmes HPC mêmes.

Malgré cette pause, il semble qu’on puisse s’attendre au premier système exaflop (10 à la puissance 18 flops) pour la fin de cette décennie dans le Top500. Outre dans les applications classiques en recherche sismologique (sociétés pétrolières), physique, recherches météorologiques et climatiques, ainsi que dans les applications financières et boursières, les superordinateurs (ou clusters lourds) sont aussi de plus en plus utilisés dans les sciences de la vie, les applications médicales et d’autres du genre.

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