Sony va se scinder, mais ne rien vendre

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Pieterjan Van Leemputten

Sony change sa structure de management, mais la spéculation selon laquelle l’entreprise se débarrasserait de ses produits audio et vidéo, n’est pas fondée. Il n’y aura pas de changements non plus en Belgique.

“Sony to spin off its audio and video business”, titrait The Wall Street Journal. Ce n’est pas faux, mais cela peut aussi laisser penser que ces divisions pourraient être vendues à terme, ce qui n’est pas prévu. Le fait est que les groupes de produits Home Audio, Personal Audio et Home Video deviennent des filiales, comme ce fut le cas précédemment pour Sony Pictures, Sony Music et, récemment encore, pour ses activités TV. Du coup, chaque division aboutit dans un segment significatif, qu’il s’agisse d’une branche en croissance, d’un générateur de bénéfice stable ou d’un produit sur un marché tumultueux.

La nouvelle stratégie représente une volte face par rapport à la politique ‘One Sony’ d’il y a quelques années, mais cela s’avère nécessaire. Sony accumule en effet les pertes, surtout dans le segment mobile. Scinder l’entreprise devrait rendre chaque division plus flexible. Autrement dit, l’imposante Sony était devenue trop rigide, et de plus petites entités pourront réagir indépendamment plus rapidement sur chaque segment du marché. Dans ce cadre, c’est surtout au siège central japonais que des entités séparées vont naître. A l’étranger, comme en Belgique, rien ne devrait changer dans la pratique.

Croître, rester stable ou survivre à la tempête

Le plan qui se trouve à présent sur la table, court de fin mars 2016 à fin mars 2018 (années fiscales 2015 à 2017) et poursuit trois objectifs: une focalisation sur le bénéfice sans être aveuglé par les volumes, davantage d’autonomie pour chaque ‘business unit’ et un positionnement bien clair de chaque branche du groupe.

Toutes les divisons aboutiront dans trois segments qui devront déterminer leur nature. C’est ainsi que Devices, Game & Network Services (PlayStation), Pictures (films) et Music feront partie des Growth Drivers, de même d’ailleurs que les capteurs d’images CMOS utilisés notamment pour l’iPhone. Imaging Products & Solutions en Video & Sound feront elles partie des Stable Profit Generators. Il n’y aura ici pas d’investissements dans de la technologie expérimentale, mais bien une poursuite du développement des produits sur un marché stable avec, on l’espère chez Sony, des bénéfices à la clé.

Quant à TV & Mobile Communications, elles seront hébergées dans l’high volatility, ce qui signifie prise de risque et relève de défis. Sony fait observer que le marché ici, comme pour les smartphones, se caractérise par des coûts élevés, mais que les produits eux-mêmes font l’objet d’une guerre des prix, avant de devenir courants à moyen terme. Sony entend sélectionner des domaines et des produits spécifiques, afin de limiter ses investissements, et souhaite collaborer à l’avenir avec des tiers.

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