Sigfox va déployer son réseau ‘internet of things’ dans toute la Belgique

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Frederik Tibau est rédacteur chez Data News.

D’ici la fin avril, la startup française Sigfox va couvrir la totalité de la Belgique avec son réseau ‘internet of things’ économique. Voilà ce qu’a expliqué le CEO de Sigfox, Ludovic Le Moan, en marge du Mobile World Congress, à Data News.

Sigfox déploie dans différents pays européens des réseaux basse énergie économiques via lesquels des capteurs, compteurs d’électricité, montres intelligentes, voire des lave-linge peuvent être connectés à internet. Le starter français met donc en oeuvre une infrastructure rendant effectivement possible l’internet des choses.

Les capteurs équipant les appareils connectés doivent toujours être reliés à internet pour envoyer régulièrement de très petits paquets de données via le réseau vers l’appareil de collecte du propriétaire. Sigfox assume ici le rôle d’opérateur et utilise le spectre 2G librement disponible pour permettre cette connectivité.

La petite entreprise de Toulouse a ainsi déjà relié plusieurs millions d’objets à internet. En Espagne par exemple, elle a récemment équipé cinq millions d’appartements de capteurs anti-effractions connectés, en collaboration avec le partenaire local Securitas Direct.

Sigfox ne marche-t-elle pas ainsi sur les plates-bandes des opérateurs traditionnels? “Dans un certain sens oui”, explique le CEO Ludovic Le Moan. “Mais les puces nécessaires pour l’envoi des données via nos réseaux basse énergie sont nettement meilleur marché (moins d’un dollar) que les capteurs utilisée par les autres opérateurs. Et en plus, elles ont une longévité de 20 années.”

Le Moan: “Nous sommes le Twitter des télécoms et expédions en fait de très petits paquets de données. Les photos ou sessions de chat ne peuvent tout simplement pas être envoyées via notre réseau. Même un texto aurait du mal à être expédié.”

Provisoirement, les opérateurs traditionnels considèrent Sigfox plutôt comme un partenaire intéressant que comme une menace réelle. Cela s’est récemment encore confirmé, lorsque l’opérateur espagnol Telefonica est entré dans le capital de l’entreprise dans une phase C de pas moins de 100 millions d’euros (!).

En tout, SigFox a déjà récolté trois fois de l’argent pour pouvoir financer sa croissance rapide. Nombre d’investisseurs croient dans le potentiel du starter sur le plan des compteurs intelligents, de la mobilité et des villes connectées (smart cities).

Belgique

En marge du Mobile World Congress, Ludovic Le Moan a expliqué à Data News qu’il voulait déployer aussi son réseau ‘internet of things’ dans toute la Belgique d’ici fin avril. “La Belgique est un petit pays. J’estime que nous aurons besoin de 40 à 50 stations de base pour pouvoir couvrir tout le territoire.”

Tout comme dans les autres pays, où SigFox est active, l’installation des stations de base se fera en collaboration avec un tiers. Pour la Belgique, Le Moan pense à une grande entreprise d’utilité publique. Il ne souhaite pas nommer Electrabel, mais le fait est que l’entreprise dispose de grandes antennes dans tout notre pays (sur lesquelles les stations de base pourraient être placées), et la maison mère d’Electrabel, GDF Suez, est l’un des principaux investisseurs dans Sigfox.

Pour terminer, quelques mots encore à propos du modèle commercial du starter. Tout un chacun qui le désire, peut utiliser le réseau économique de Sigfox. A partir du moment où vous allez utiliser le réseau à des fins commerciales, vous paierez quelques euros par capteur et par an à l’entreprise.

“Nous nous qualifions nous-mêmes d’opérateur alternatif”, conclut le Français. “Les utilisateurs souscrivent un abonnement annuel par objet connecté. Du reste, tous les jeux de puces sont compatibles avec notre réseau. Tous les fabricants peuvent intégrer notre protocole à leurs appareils.”

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