Sigfox et Engie présentent le réseau ‘internet of things’ belge

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Pieterjan Van Leemputten

L’entreprise française SigFox confirme son projet de mettre en oeuvre dans notre pays un réseau économique à grande portée, destiné à relier capteurs et appareils.

En mars déjà, Data News annonçait que SigFox envisageait de débarquer en Belgique. Aujourd’hui, l’entreprise confirme ses ambitions en collaboration avec Engie, l’ex-GDF Suez. Le groupe a investi dans SigFox en avril, ce qui entraîne une collaboration poussée, par laquelle Engie prendra en charge le déploiement et l’exploitation du réseau. Les activités elles-mêmes seront hébergées dans la filiale Engie B2B nouvellement créée.

Que fait (et ne fait pas) le réseau de SigFox?

SigFox déploie des réseaux mobiles dans toute l’Europe. Contrairement aux opérateurs télécoms, elle est spécialisée dans le transport de petits paquets de données (de 12 octets maximum). Cela signifie qu’elle ne se focalise pas sur les communications ou sur l’envoi de photos et de vidéos, mais bien sur de petits packs d’informations, tels les signaux d’un capteur ou d’un appareil.

Le grand avantage de la technologie réside dans sa faible consommation de courant. C’est ainsi que Sigfox cite des exemples de compteurs et de capteurs intelligents sur les conduites d’eau, pour lesquels un petit accu offre une autonomie de pas moins de dix ans. L’autre avantage est la portée. Engie et Sigfox s’attendent à pouvoir connecter quelques centaines de stations dans toute la Belgique. La portée maximale théorique d’une station de base est de 130 kilomètres, à condition que l’émetteur et le récepteur soient dans leurs champs de vision mutuels.

Pour la communication, la technologie exploite la fréquence de 869 MHz libre de licence. En théorie, une seule station de base peut communiquer avec un maximum de trois millions d’objets simultanément.

‘Pas une concurrence pour Mobistar, Base et Proximus’

Engie B2B se chargera, elle, de la commercialisation et de la gestion du réseau. “Nous sommes en fait un pur opérateur de réseaux, mais uniquement pour les petits paquets de données entre les appareils et leur utilisateur final”, déclare Dirk Indigne, qui va diriger l’entreprise. “Nous ne nous occupons pas de la voix ou d’envois massifs de données, mais nous pouvons ainsi interconnecter à très bon compte des appareils équipés d’un module SigFox.”

Le futur opérateur ne se considère lui-même pas comme un concurrent des opérateurs classiques, en ce compris Mobistar qui se concentre nettement sur le marché M2M. “Via la 3G et la 4G, l’on dispose de beaucoup plus de possibilités en termes de largeur de bande, ce qui offre des perspectives très intéressantes. Mais l’on ne peut utiliser de réseau télécom classique avec des appareils qui fonctionnent des années durant sur des accus.”

2015-2016

Dans un premier temps, Engie B2B, comme son nom l’indique, visera surtout les clients professionnels. L’entreprise n’exclut cependant pas l’arrivée d’applications à la consommation. Comme par exemple par le biais de clients professionnels équipant de modules SigFox les appareils de leurs utilisateurs finaux. Le prix d’utilisation du réseau sera déterminé par le nombre de paquets quotidiens, tout en ne dépassant pas quelques euros par an et par appareil.

La technologie de Sigfox est propriétaire. C’est dû en partie au fait qu’il existe aujourd’hui à peine des standards pour l’IoT (l’internet des choses). L’entreprise collabore cependant à l’élaboration d’un standard et entend rendre son réseau aussi compatible que possible.

Le déploiement proprement dit sera effectué par Cofely-Fabricom, une filiale d’Engie, et coûtera quelque quatre millions d’euros. Actuellement, un réseau d’essai est déjà actif à Anvers. D’ici la fin de l’année, il devrait offrir une couverture externe d’une grande partie de la Belgique. Fin 2016, le réseau ‘Internet of things’ devrait avoir une couverture nationale interne de 95 pour cent.

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