La police fédérale combat toujours plus l’IA (mais l’utilise aussi quelque peu)

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La cybercriminalité, telle que le phishing (hameçonnage) et les rançongiciels, s’accompagne de plus en plus de formes d’intelligence artificielle, ce qui pose de nouveaux défis à la police. Voilà ce qu’affirment des experts de la police judiciaire fédérale (PJF) d’Anvers. Parallèlement, il s’avère que des outils d’IA peuvent également être utiles dans la lutte contre la criminalité.

La cybercriminalité est considérée comme une priorité par de plus en plus de zones de police locales, comme le confirment leurs collègues fédéraux qui les soutiennent. Le nombre de délits augmente depuis pas mal de temps, et le professionnalisme avec lequel les criminels opèrent, croît aussi, selon les enquêteurs.

‘Cybercriminality as a Service’

‘Le phénomène de la ‘Cybercriminality as a Service’, où l’on fait appel à des criminels pour cibler quelqu’un, par exemple en faisant pirater son profil Facebook, est désormais devenu aussi simple que de préparer sa propre pizza via Takeaway.com’, explique Christophe Van Bortel, chef de service adjoint de la Regional Computer Crime Unit (RCCU) de la PJF d’Anvers.

‘L’intelligence artificielle joue là aussi un rôle de catalyseur. Les criminels développent leurs propres outils d’IA tels que FraudGPT pour faire des victimes. Par ailleurs, on sait que lorsque des outils permettant de générer des photos et des vidéos deviennent accessibles au grand public, ils le sont également pour ceux qui veulent en abuser.’

Identification d’armes via l’IA

Il y avait déjà l’exemple de fausses images d’entreprises pour convaincre des victimes d’investir dans certaines cryptomonnaies. Selon la police, on peut s’attendre à de nombreux autres phénomènes similaires à l’avenir. La lutte contre les auteurs de ces actes se déroule au niveau international. ‘Nous collectons autant d’éléments que possible pour nos enquêtes et traitons les dossiers au niveau européen, car les groupes d’auteurs sont très dispersés’, affirme Van Bortel.

En attendant, la police est également assistée par des outils proches de l’IA. ‘Nous ne laissons pas la technologie prendre des décisions, mais nous utilisons volontiers l’automatisation de l’identification d’armes sur les photos ou la sélection de certaines informations parmi de grandes quantités de données’, conclut-il.

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