‘Quiconque utilise davantage les médias sociaux, est plus vulnérable aux fausses nouvelles’

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IPS Inter Press Service

Sur les médias sociaux, les fausses nouvelles relatives au covid-19 se répandent non seulement plus aisément, mais les gens les croient aussi davantage, lorsqu’ils utilisent immodérément ce genre de source d’information, à en croire une nouvelle enquête.

Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), déclara au début de la pandémie qu’on devrait non seulement affronter une épidémie, mais aussi une ‘infodémie’. La désinformation liée au corona semblait en effet se propager aussi vite que le virus lui-même.

‘Les médias sociaux jouent un rôle crucial à ce niveau’, explique le chercheur Yan Su du Murrow College of Communications à la Washington State University. Mais on savait déjà que les fausses nouvelles deviennent plus facilement virales via les médias sociaux.

Principale source d’information

Le chercheur constate que nous avons tendance à croire plus rapidement les messages factices sur le covid, si les médias sociaux sont notre principale source d’information. Autrement dit: plus nous sommes dépendants des médias sociaux pour nous informer, plus le risque est grand que nous croyions les fausses nouvelles sur le covid-19, déclare-t-il dans Telematics and Informatics et ce, sur base d’une enquête menée en avril auprès de trois mille Américains.

Yan Su observe en outre que plus les gens sont préoccupés, plus rapidement ils croient de fausses informations sur le covid. Or les gens sont d’autant plus vite soucieux qu’ils utilisent davantage les médias sociaux, ‘peut-être parce qu’on y trouve de nombreux messages non fondés et des théories du complot.’

Quiconque est exposé à des points de vue très variés – ‘ce qui est crucial pour la formation et l’évolution d’une démocratie délibérative’, selon Yan Su – croit par contre moins facilement les messages factices.

Contrôleurs de faits

Le chercheur plaide donc pour l’utilisation de contrôleurs de faits (‘factcheckers’) sur les médias sociaux: ‘En l’absence d’un ‘factchecker’, les gens choisissent tout simplement de croire ce qui cadre avec leurs propres convictions. Il est important aussi que les gens tentent de sortir de leur zone de confort et de leur chambre d’écho en parlant avec des personnes ayant diverses opinions et idéologies politiques.’

Les scientifiques craignent qu’en raison de la désinformation sur le corona, les gens se protégent moins bien contre le virus. Aux Etats-Unis par exemple, le pays où on enregistre jusqu’à présent le plus de décès dus au corona, nombre de personnes croient que le virus a été créé intentionnellement dans un laboratoire.

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