Qu’en est-il des cyberexperts à la Défense?

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Pieterjan Van Leemputten

Voici un an, la Défense recevait le feu vert pour recruter des cyberexperts afin de se renforcer sur le plan numérique. Aujourd’hui, la moitié a été engagée et les projets sont plus ambitieux que jamais.

“Notre première campagne de recrutement via le Selor vient juste de s’achever. Sur les 24 personnes que nous recherchions en externe, plus de la moitié a désormais été engagée”, explique Filip Gillet, lieutenant-colonel, responsable de la composante cybersécurité à la Défense. “De nombreuses personnes ont posé leur candidature, mais nous avons mis en place un processus rigoureux dans la mesure où nous recherchons des profils qui sont susceptibles d’être directement opérationnels pour des services de base et que nous pourrons former ensuite pour devenir des experts junior puis finalement des experts senior.”

La première ‘levée’ est pour l’instant en formation dans l’un des trois sous-domaines suivants: défense, qui implique la prévention et les capacités internes pour pouvoir réagir; renseignements, qui couvre notamment la cyberthreat intelligence et la gestion des vulnérabilités – “afin de comprendre tant nos propres failles que celles de nos adversaires”; et enfin, actions offensives. “Ce dernier cycle porte sur la capacité à pénétrer des systèmes armés afin de les dérégler, voire de les perturber, pour les empêcher d’agir.” Ce qui sous-entend donc aussi le piratage? “En quelque sorte”, concède le lieutenant-général Gillet.

Cette année également ainsi que les prochaines années, la Défense continuera à recruter en externe dans la mesure où les projets ne se limitent pas aux deux douzaines d’experts annoncés. Si aucun chiffre précis n’est cité, l’objectif final est de disposer d’un multiple du nombre actuel d’experts.

“Le plan stratégique du ministre Vandeput indique que les menaces dans le cyberespace représentent l’un des défis majeurs, pas seulement pour la Défense d’ailleurs, ce qui implique dès lors un déploiement plus important de capacités militaires. “Il s’agit de domaines tels que le développement d’outils d’analyse de malwares et de sécurité logicielle. Mais aussi de défense, de recherche de menaces et de mise au point d’instruments de détection. Nous sommes constamment à la recherche de personnes compétentes en protocoles réseau, en protection de systèmes d’exploitation classiques ou en scripting et évidemment aussi de personnes qui maîtrisent les techniques de piratage et peuvent également les détecter.”

Reste que la demande d’experts est supérieure à l’offre. Pourquoi un jeune expert en sécurité opterait-il pour la Défense? “Nous avons l’intention de continuer à évoluer et à concrétiser nos ambitions en matière de sécurité. En outre, nous sommes couverts légalement à la Défense pour utiliser certains moyens que les entreprises ou les citoyens ne sont pas autorisés à exploiter. Et nous le faisons dans l’intérêt de tous.” En d’autres termes, l’armée va plus loin qu’une société de consultance ou de sécurité classique.

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