Quelques problèmes IT se sont invités aux élections
Moment de stress hier, lorsque les résultats pour les différents districts d’Anvers ont mis plus de temps que prévu pour parvenir aux différents médias. A Liège aussi, il a fallu faire preuve de patience pour obtenir les résultats des voix de préférence. Les causes n’étaient en rien bien dramatiques, mais cela a suffi à rendre nerveux certains politiciens et électeurs.
A Anvers, il a fallu attendre 20h pour obtenir les résultats des districts. On a parlé de “problèmes informatiques”. Après deux bonnes heures, la cause a pu être identifiée, nous explique Peter Crombecq de Digipolis: “Une désynchronisation entre d’une part les informations envoyées à partir d’Anvers et les informations attendues à Bruxelles, d’autre part.” Digipolis était responsable pour la coordination des transmissions des résultats d’Anvers, mais toute l’organisation informatique était aux mains du fournisseur de services EDS (qui, avec Telindus, a décroché le contrat d’externalisation auprès de la Communauté flamande).La tension était à son comble chez Digipolis, lorsque des messages d’erreurs sont apparus lors des premières tentatives de communication de résultats. “Nous pensions dans un premier temps qu’il y avait des problèmes avec la connexion GPRS utilisée pour transmettre les résultats à Bruxelles. Mais lorsque nous sommes passés de Mobistar à Proximus, le problème restait entier,” explique Peter Crombecq. “Après pas mal de recherches, il est apparu qu’il y avait un problème de synchronisation entre la façon d’envoyer les données et les attentes de Bruxelles.” Anvers envoyait en fait les résultats définitifs selon un ordre logique district par district, tandis que Bruxelles avait paramétré son système pour recevoir de l’information “à la volée”. C’est pourquoi le système a mentionné des irrégularités. “Après avoir adapté le système de réception à Bruxelles pour qu’il suive l’ordre logique anversois, les résultats ont pu défiler sans problème.”Le fait que les résultats anversois se soient fait attendre était une bonne occasion pour les leaders du Vlaams Belang de parler déjà de fraude sur les ondes de la VRT. Le début d’une longue histoire? “Ils essaient. Mais une accusation de fraude est tout à fait farfelue. J’ai suivi tout l’itinéraire des 16 disquettes d’Anvers en tant que témoin privilégié. Il n’est absolument rien arrivé d’anormal.”LiègeEn ce qui concerne Bruxelles et la Wallonie, la plupart des médias ont fait état de “problèmes informatiques” qui ont retardé la publication des résultats communaux pour la ville de Liège. On y votait de façon électronique. En fait, les résultats en termes de sièges étaient déjà connus vers 18h30, mais un petit couac a retardé de quelques heures la communication officielle des voix de préférence (vers 22h).Philippe Evrard, le directeur technique de Stesud, la société qui a développé l’application de comptabilisation des votes électroniques en Wallonie et à Bruxelles, nous en a expliqué la cause : 4 PC étaient chargés de récolter les résultats des 148 bureaux de vote liégeois. Pour centraliser les résultats contenus sur ces 4 PC (et obtenir ainsi les totaux des voix de préférence), le responsable du dépouillement devait s’identifier au moyen de disquettes cryptées, associées à des mots de passe. Une erreur (humaine) dans le processus de cryptage a fait en sorte que les disquettes générées dans un premier temps étaient associées au mauvais mot de passe et qu’il était dès lors impossible de faire communiquer les 4 PC entre eux. Il a fallu générer d’autres disquettes en suivant une procédure très stricte (à Namur), trouver un chauffeur pour les ramener dare-dare à Liège, etc. “Si on avait voté sur papier à Liège, on aurait de toute façon eu les résultats des voix de préférence encore bien plus tard,” fait remarquer Philippe Evrard.”Les élections communales sont les plus stressantes car les élus ou candidats locaux sont particulièrement pressés d’avoir l’information,” ajoute-t-il. Selon lui, le bilan global du point de vue de l’organisation technique est “très positif”. Ciger, qui s’occupait pour sa part de la centralisation des votes papier, y est également allé d’un satisfecit général.
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