Première édition de Technopolitics: comment la politique belge doit s’adapter en vue de favoriser la nouvelle technologie

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Michael Ilegems Responsable musique Knack Focus

Mercredi soir a eu lieu à Bruxelles la première édition de Technopolitics, un forum (de discussion) destiné à aider à harmoniser législation et progrès technologique, à l’image d’Uber ou de la voiture autonome de Google. Data News était présent pour vous. ‘Nous ne pouvons pas nous retrouver avec une jambe dans le présent et l’autre dans le passé.’

Technopolitics est une initiative de la parlementaire et échevine bruxelloise Els Ampe (Open VLD), en collaboration avec la Vrije Universiteit Brussel (VUB), le centre de recherche numérique iMinds et le Willemsfonds.

‘How to welcome technology’, tel était le slogan de l’initiative. Technopolitics entend dès lors aussi et avant tout amplifier la prise de conscience en vue de permettre aux nouvelles technologies de fonctionner légalement.

‘Ne pas céder à la techno-phobie’

Els Ampe
Els Ampe

‘Il m’a fallu sept ans pour convaincre mes collègues du parlement bruxellois d’accepter la 4G’, affirme Ampe. ‘Mais il n’y a pas que la gent politique, c’est en fait toute la société qui entretient un double rapport avec le progrès. Nous ne pouvons cependant pas céder à la techno-phobie. Nous ne pouvons pas nous retrouver avec une jambe dans le présent et l’autre dans le passé.’

Les orateurs de la première édition de Technolopolitics étaient Thierry Geerts (CEO de Google Belgique), Filip Nuytemans (General Manager d’Uber Belgium) et Bart Becks (fondateur d’Angel.me), qui donnèrent des explications à propos respectivement des voitures autonomes, d’Uber et des startups.

‘Nous ne sommes pas des cowboys’

Geerts de Google et Nuytemans d’Uber ont fait passer un message similaire: il faut une législation qui permette l’innovation.

Thierry Geerts
Thierry Geerts© Wim Kempenaers

‘Le paradoxe en Belgique, c’est que 80 pour cent des habitants sont connectés, mais que les entreprises et les pouvoirs publics le sont moins’, a déclaré Geerts. ‘Nous avons la tendance de tout réglementer. Cela constitue un obstacle à l’innovation – voyez par exemple comment l’activité des drones est bloquée chez nous, alors qu’en France, pour ne citer qu’elle, l’on procède activement à des tests de ces petits avions autonomes. Il faut rapidement élaborer une législation qui stimule les innovations technologiques, comme celle de la voiture sans chauffeur de Google, qui offre énormément de possibilités.’

Filip Nuytemans
Filip Nuytemans© BrusselNieuws.be

Filip Nuytemans d’Uber a également évoqué les restrictions appliquées actuellement en Belgique, ce qui fait que le service de taxi par smartphone ne peut être actif à Bruxelles que dans sa version allégée, UberPOP. ‘Nous chez Uber, nous ne sommes pas des cowboys’, a lancé Nuytemans comme pour contrer la perception que l’on a d’Uber. ‘Nous sommes pour la législation, mais il faut que ce soit une bonne législation qui autorise la concurrence’, a-t-il affirmé. ‘Nous souhaitons collaborer avec les pouvoirs publics dans ce domaine.’

La Silicon Valley en tant qu’exemple à suivre

Bart Becks a abordé, lui, les perspectives pour les startups. L’ex-CEO de Belgacom Skynet et fondateur d’Angel.me, une plate-forme qui entend soutenir les entrepreneurs dans leur recherche de capital de départ, a cité la Silicon Valley comme l’exemple à suivre: ‘Les pouvoirs publics, entrepreneurs et universités y nouent des alliances.’

Première édition de Technopolitics: comment la politique belge doit s'adapter en vue de favoriser la nouvelle technologie

Que peuvent faire la Belgique et Bruxelles pour devenir elles aussi une zone d’entreprenariat? Pour cela, il faut un accès plus large au financement (SEIS, financement P2P, financement public), de même qu’une meilleure infrastructure (bureaux gratuits, espaces de rencontre, open data, ‘government as a platform’,…) et une meilleure culture (éducation STEM, diversité et oser entreprendre), selon Becks.

FGTB/ABVV: ‘Toutes les règles ne doivent pas disparaître au nom de l’innovation’

Des invités inattendus étaient aussi présents. C’est ainsi qu’avant le début de l’événement, le syndicat socialiste FGTB/ABVV avait organisé une action ludique à l’entrée de la VUB en vue de montrer la différence existant entre Uber et le secteur du taxi. ‘Nous ne sommes pas opposés à cette initiative’, a expliqué Frank Moreels, secrétaire fédéral du transport par la route et de la logistique de BTB-ABVV, à l’agence Belga. ‘Mais il n’est pas correct de faire comme si certaines personnes étaient opposées à l’innovation. Il existe des règles pour protéger le consommateur et le chauffeur. Actuellement, Uber opère dans l’illégalité en Belgique. Toutes les règles ne doivent pas disparaître au nom de l’innovation.’

Première édition de Technopolitics: comment la politique belge doit s'adapter en vue de favoriser la nouvelle technologie
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Guère plus (encore) qu’un événement réseau

Aucun plan concret n’a été dévoilé à Technopolitics et le ‘forum de discussion’ s’est caractérisé par étonnamment peu de… débat.

Selon Els Ampe, cette première édition était donc encore surtout un événement réseau destiné à faire se rencontrer des gens qui veulent accorder la priorité à la technologie dans leur agenda et qui sont des adeptes d’une législation adaptée. Une nouvelle édition aura lieu dans six mois, a encore promis Ampe.

Dans le numéro du 20 mars de Data News, nous approfondirons les ambitions de Technopolitics.

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