Pourquoi n’ai-je pas (encore) d’iPad?

Kristof Van der Stadt
Kristof Van der Stadt Rédacteur en chef chez Data News

Non, mon intention ici n’est pas de proposer l’énième examen ultra-détaillé de l’iPad – Google s’en charge à merveille dans toutes les variantes imaginables.

Non, mon intention ici n’est pas de proposer l’énième examen ultra-détaillé de l’iPad – Google s’en charge à merveille dans toutes les variantes imaginables. Il n’empêche qu’après mes premières expériences avec cet appareil, je ressens quand même le besoin d’énumérer un certain nombre de points qui n’ont pas été suffisamment pris en compte dans les critiques précédentes. L’addition de ces avantages et inconvénients fait que je n’envisage pas (encore) d’acquérir un iPad. Mais veuillez ne considérer cette mini-liste que pour ce qu’elle est, c’est-à-dire mon opinion personnelle et rien de plus.

Je considère avant tout l’iPad comme un appareil de consommation multimédia: telle est aussi la manière dont Apple lance la tablette sur le marché, à savoir un appareil pour lire, écouter et visionner du contenu. Et cela me paraît être aussi la voie à suivre pour un tel appareil: c’est là la meilleure façon possible de pouvoir le distinguer d’un netbook ou d’un mini-ordinateur portable. Vous ne m’entendrez donc pas trop me plaindre du clavier tactile qui ne fonctionne pas de manière très pratique pour taper de longs textes: l’iPad ne sert pas à cela, point à la ligne. Mais du point de vue du consommateur, je distingue quand même quelques points qu’Apple a – expressément ou pas – négligés. Or ce sont précisément ces petits manquements qui me dérangent.

Où est passé le port USB? Je veux un port USB! Indépendamment du marketing, il n’y a tout simplement pas d’explication sensée à l’absence d’un port USB sur l’iPad. J’entends me rassasier d’un pdf, d’un petit film ou de musique via une clé USB et je ne veux pas d’abord passer par un PC ou un Mac pour importer ce que je cherche, puis le synchroniser avec l’iPad. Je veux pouvoir voir et écouter directement le contenu.

– Dans la même catégorie: où est le lecteur de cartes incorporé? Je veux pouvoir stocker des prises de vue d’un appareil photo sur mon iPad sans devoir passer par un autre ordinateur. Il y a certes un ‘Apple iPad Camera Connection Kit’, mais ce n’est rien de plus qu’un palliatif.

Ajouter et/ou supprimer des fichiers ne peut-il se faire que via iTunes? C’est quand même aller trop loin. Du verrouillage pur et simple qui ne connaît nulle part son pareil.

Le ‘véritable’ multitâche entre plusieurs applications de divers producteurs? Ce sera certainement une question de temps, avant que cela soit réellement possible, mais je regrette qu’on ne puisse pas faire tourner plus d’un petit programme simultanément. Aucun autre fabricant ne peut se le permettre: il n’y a qu’Apple qui fait cela. Et cela me gêne aussi vraiment en cours d’utilisation.

– Apple jouit certes d’une excellente réputation au niveau de la convivialité d’emploi, mais je me heurte en permanence à de petits désagréments irritants qui ont été négligés, ou qu’Apple n’a plus eu le temps de résoudre. Un exemple: trop souvent, le clavier virtuel ‘chevauche’ une petite fenêtre dans laquelle vous devez saisir par exemple des données de connexion d’une application. Certes, il est possible de faire bouger quelque peu le clavier, de déplacer un tantinet la fenêtre ou de résoudre le chevauchement par quelques mouvements de défilement adroits. Mais le côté pratique en prend un sérieux coup. D’Apple, l’on s’attend à une solution élégante d’une ‘ transparence intelligente ‘ ou quelque chose du genre: il ne faut pas reporter la faute sur les éditeurs de logiciels tiers comme c’est souvent l’excuse alléguée.

– Un autre désagrément: si l’on commet une erreur d’orthographe dans une application, c’est un fameux défi que de la corriger. Il faut alors planter ses gros doigts de mâle (ou même les doigts graciles d’une femme) au beau milieu du texte, ce qui fait que le risque de supprimer quelques caractères de part et d’autre de la faute d’orthographe est particulièrement grand. Certes, ce n’est pas là un problème insurmontable, mais d’Apple, l’on attend une solution novatrice.

– Allez, encore un. Tous les films YouTube ne se prêtent pas à la reproduction: vous obtenez alors un message d’erreur spartiate qui vous informe que cela ne fonctionne tout simplement pas. Je suppose que cela est dû à l’absence de support Flash sur l’iPad? Les adeptes inconditionnels d’Apple affirmeront que la faute en incombe aux développeurs de l’application YouTube, mais c’est là un mauvais argument. En tant qu’utilisateur final, peu vous importe qui est responsable du message d’erreur. Vous voulez pouvoir reproduire tous les petits films. Si Apple décide de supprimer Flash en déclarant avoir de bonnes raisons pour cela, l’entreprise doit alors veiller que pour l’utilisateur final que je suis, tous les films soient ‘on-the-fly’ transcodés en arrière-plan ou via n’importe quelle autre solution technique existante. Cela doit simplement fonctionner. Je le répète, un appareil multimédia à la consommation doit simplement pouvoir traiter tous les formats courants.

Rien que l’addition de tous ces petits points fait que je ne suis (provisoirement) pas encore prêt à acheter un iPad. Certes, cet appareil a un look d’enfer et constitue un produit vraiment innovant avec énormément de potentiel. Et certes, certaines applications sont réellement à s’en lécher les doigts et les babines. Mais pour mon argent durement gagné, je veux un produit qui soit autre chose que du tape-à-l’oeil et qui offre les fonctions à part entière auxquelles j’aspire. Et provisoirement, tel n’est pas le cas. Certains des inconvénients que j’ai relevés – et à propos desquels tout le monde ne sera pas d’accord avec moi, j’en suis bien conscient – seront assurément gommés par Apple. Pas tous en même temps et pas non plus dans les plus brefs délais: c’est la façon de faire d’Apple; toujours laisser quelques petits inconvénients, afin d’avoir des arguments de vente pour la prochaine version.

S’il est une chose que l’histoire de l’IT m’a apprise, c’est bien de ne jamais se laisser tenter d’acheter un produit de la première génération chez Apple. L’on paie au prix fort ce produit apparemment parfait, mais l’on se rend ensuite bien vite compte qu’on aurait bien fait d’attendre le prochain discours thématique de Jobs. Ce n’est pas la première, éventuellement pas non plus la deuxième, mais probablement la troisième génération de l’iPad – disponible dans quelques années – qui sera celle à acheter. Ou peut-être même pas car les fabricants de PC traditionnels auront alors peut-être réussi à produire un véritable ‘tueur’ d’iPad.
Mais une fois encore, c’est là mon humble avis. Ruez-vous donc chez le fournisseur ou dans le magasin le plus proche si vous ne pouvez vraiment pas résister à l’appel de l’iPad: l’économie vous en saura gré. Peut-être votre contribution fera-t-elle aussi en sorte qu’Apple puisse sortir plus rapidement une nouvelle génération?

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire