Ben Geysen

Pourquoi les investissements tech sont-ils si importants

Ben Geysen Ben est, outre qu'il est investisseur dans Volta Ventures, directeur général de NewsEnginePR, une agence de relations publiques qui entend assister les entreprises dans le lancement de campagnes de relations publiques efficaces dans le Benelux et à travers l'Europe.

“Why don’t you put your money where your mouth is!” (littéralement: pourquoi ne pas placer votre argent là où se trouve votre bouche!), me lança un collègue américain quelque peu irrité, lorsque je lui expliquais combien il était malaisé pour les starters technologiques européens de croître.

“Why don’t you put your money where your mouth is!” (littéralement: pourquoi ne pas placer votre argent là où se trouve votre bouche!), me lança un collègue américain quelque peu irrité, lorsque je lui expliquais combien il était malaisé pour les starters technologiques européens de croître.

Sa réplique cinglante me laissa quelque peu pantois, alors que nous devisions dans le hall d’un hôtel de Zaventem au terme d’une conférence de presse, au cours de laquelle un éditeur de logiciels américain (encore un!) annonçait son arrivée sur le marché européen.

Le message qu’il voulait faire passer, était en fait le suivant: pourquoi pleurnicher, alors que vous êtes un entrepreneur? Si vous voulez que cela avance, c’est à vous qu’il appartient de rechercher les fonds et les conseils dont a besoin une startup. Cela me décida finalement à devenir moi-même un investisseur et à cibler les starters technologiques qui veulent progresser et qui nécessitent pour cela du capital et de l’expertise en management.

Malheureusement, je fus bien vite refroidi. L’on ne peut jouer seul la ‘champions league’ du capital-risque. Les (dizaines de) millions de fonds de démarrage nécessaires pour y participer, vous ne pourrez jamais les ‘cracher’ seul. Du reste, personne n’attend vos conseils ou votre expertise. En outre, vous ne voudrez pas non plus contrevenir à la règle de base des investissements à risque: une juste répartition de ce dernier.

Vous pouvez évidemment toujours faire confiance à votre infaillible sens des affaires et miser tout votre argent sur un seul et même numéro dans l’espoir de devenir la prochaine histoire à succès Facebook ou Google. Mais la chance de voir le prochain Pape être une Papesse est alors encore nettement plus grande…

Investir d’assez petits montants dans toute une série de starters est une autre option. Mais le jeune entrepreneur ne va pas bien loin ainsi. De plus, au terme de plusieurs phases de capitalisation, votre participation sera alors si diluée qu’en cas de sortie éventuelle, votre pourcentage se résumera en tellement de chiffres après la virgule que la teneur en dopage dans le sang de Contador vous paraitra gigantesque.

Bref, l’on commence bien vite à y voir clair: au lieu de tenter seul de réinventer l’eau chaude, mieux vaut s’unir avec d’autres ‘business angels’ et miser sur l’avantage d’échelle. Et c’est là que Volta Ventures, le fonds récemment créé pour les startups technologiques, entre en scène au moment propice. Mais chaque chose en son temps.

L’incroyable rythme imposé par la technologie En tant que conseiller en communication pour les entreprises technologiques, je suis depuis les années 90 un témoin privilégié de la dynamique inimitable du secteur technologique. Aucune autre activité économique n’a évolué à une cadence aussi élevée, même chez nous.

Il y a deux décennies, dans le sillage de la Troisième Révolution Industrielle en Flandre, toute une série de tout jeunes ‘executives’ faisaient ici la pluie et le beau temps au sein de grandes entreprises IT, principalement américaines. Ces young potentials tentèrent leur chance durant la première vague internet de la 2de moitié des années 90 et suivirent leur propre voie. Plusieurs d’entre eux créèrent une filiale belge ou européenne d’une entreprise technologique d’Outre-Atlantique en croissance rapide.

Les plus téméraires développèrent et commercialisèrent leur propre technologie. Les plus intelligents organisèrent leur propre fonds de capital-risque. Au début de ce siècle, ils se débattirent ensemble pour traverser la crise dotcom et poursuivirent imperturbablement le chemin qu’ils avaient choisi. Quelques-uns devinrent vite des leaders de marchés locaux, voire des acteurs mondiaux sur leur marché de niche. Certains choisirent une fusion ou un rachat lucratif. D’autres encore devinrent des entrepreneurs en série, dans le sillage desquels un secteur de services apparentés crût et s’épanouit.

Aujourd’hui, ces hommes et quelques femmes ont acquis des nombreuses guerres économiques une sérieuse dose d’expérience, de moyens financiers et d’expertise.

Au-delà des statistiques
Mais aujourd’hui aussi, il nous faut bien chercher les esprits téméraires qui osent encore démarrer leur propre entreprise. Ce sont les statistiques qui nous le révèlent. Le nombre de starters diminue chaque année. Et les chiffres parlent d’eux-mêmes, non? Le goût d’entreprendre est apparemment révolu. Mais est-ce bien le cas? Un collègue-investisseur m’expliquait récemment que sa boîte mail débordait de projets d’entreprise, de propositions et d’idées professionnelles qui lui étaient envoyées spontanément. L’un(e) plus réaliste que l’autre.

Les managers de fonds technologiques locaux sont chaque jour occupés à analyser les nombreux business plans. Il est évident que tous ces projets ne sont pas économiquement viables. Mais il y a donc bien encore des jeunes entrepreneurs – des garçons et filles aux têtes bien pleines et solidement formés dans nos excellentes universités et écoles supérieures – qui fondent une petite entreprise technologique avec beaucoup de culot, mais aussi d’ambition et avec une bonne dose de dynamisme.

De l’argent bien placé, s’il vous plaît! Tout qui comme moi a déjà démarré une entreprise, le sait bien. En tant que starter, l’on a 1001 choses en tête. La recherche de clients, la sélection d’un personnel qualifié et de fournisseurs ad hoc, la mise à jour permanente du produit ou du service proposé, le combat contre l’administration publique kafkaïenne, les hauts et les bas des actionnaires. Chaque entrepreneur doit faire énormément de choses en même temps. Il ne faut cependant surtout pas perdre de vue la recherche d’un financement. Et c’est là que le bât blesse.

Le capital de départ, les entrepreneurs débutants le collectent auprès de la famille, des amis et des fans. Une fois que l’entreprise a atteint une bonne vitesse, les capital-risqueurs en vue, tant au niveau local qu’international, déposent alors un gros sac plein d’argent sur la table pour continuer le financement, le cas échéant plusieurs fois de suite.

Mais entre-temps, il peut y avoir un vide financier qui peut coûter cher aux starters. Après que le capital de départ ait été consacré au développement du produit et à l’organisation pratique de l’entreprise, il y a un besoin de ‘smart money’ (argent intelligent). Du capital pour offrir de l’espace et de l’accompagnement à la commercialisation et au développement ultérieur du produit, afin de combler ainsi le vide à combler jusqu’au prochain financement complémentaire.

Un manager technologique expérimenté pour chaque starter
Les entrepreneurs technologiques n’ont cependant pas un accès suffisant au capital. L’expérience du management, un réseau de relations, les conseils professionnels, tout cela vaut de l’or pour tout entrepreneur débutant. Le fructueux écosystème de la Silicon Valley se compose d’ingénieurs brillants et de capital-risqueurs généreux, mais aussi de ‘business angels’ passionnés, de gérants de fonds performants, d’investisseurs et de fournisseurs de services sur l’expertise en management et l’expérience desquels le starter peut facilement compter.

Chaque starter devrait avoir la possibilité de se faire assister par un manager technologique expérimenté qui lui apporte directement un réseau de contacts étendu dans le secteur concerné. Cela diminuerait d’autant le risque encouru par la startup.

Est-ce là un plaidoyer pour une action de bienfaisance en faveur des entrepreneurs? Non, mais plutôt en faveur des investisseurs qui non seulement amènent les sous, mais qui sont aussi prêts à apporter aide et conseils aux fondateurs de l’entreprise et à recueillir avec eux les fruits du succès.

Arrêter de se lamenter Arrêtons donc de nous plaindre que nos cerveaux doivent réserver un voyage aller vers la Silicon Valley ou la Silicon Beach pour nous lancer véritablement. Il y a plus qu’assez d’argent, de connaissance et d’expérience dans nos contrées pour aller de l’avant.

Si l’on veut voir progresser ici les futurs lauréats de l’industrie technologique, il faudra se serrer les coudes. Les pouvoirs publics avec une réglementation spécifique et un financement complémentaire généreux. Des entrepreneurs et managers chevronnés qui apportent le capital, l’expertise et l’expérience. Des investisseurs qui n’analysent pas dans les moindres détails chaque tableur d’un business plan, mais qui acceptent aussi de prendre un risque calculé et qui font confiance à leur ressenti.

Mais il ne suffit pas d’approuver pour la forme. Nous devons vaincre notre peur de la douche froide et désormais investir pleinement dans les nouvelles technologies et initiatives locales pour créer ici à terme de la valeur ajoutée et de l’emploi. Bref et comme le déclarait succinctement, mais justement mon collègue américain: “to put one’s money where one’s mouth is.”

Levier Voilà qui explique pourquoi des initiatives telles Volta Ventures sont si précieuses et indispensables. Volta Ventures réunit le meilleur de tous ces mondes et comble le vide de financement: c’est la combinaison d’un ensemble de connaissance et d’expérience en matière de technologie, de techniques financières et d’entreprenariat avec un produit ou service technologique bien pensé, à un business plan réaliste et ambitieux et à un pack d’investissement correctement dosé.

En tant qu’investisseur, il vaut mieux s’associer à la connaissance et à l’expérience des autres managers. Les investissements sont alors décidés sur la base de critères objectifs plutôt que par pure sympathie pour l’entrepreneur, comme des vérifications préalables approfondies, de solides accords entre actionnaires, etc.

Un levier idéal pour soutenir les starters – jeunes ou moins jeunes d’ailleurs – en leur prodiguant véritablement le plein de confiance, de conseils et d’expertise, ainsi que l’argent leur permettant d’entreprendre sur le marché technologique en évolution ultrarapide.

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