Pourquoi la Chine a-t-elle le champ libre en Belgique?

Luc Blyaert était rédacteur en chef de Data News

Les Australiens ont mis en garde le géant télécom chinois Huawei. Le gouvernement australien n’a en l’occurrence pas mâché ses mots: Huawei ne doit même pas penser à se porter candidate pour le contrat du réseau à haut débit national. La première ministre, Julia Gillard, est même intervenue personnellement dans ce dossier, après que le conseil de sécurité national ait remis un avis négatif sur Huawei.

Les Australiens ont mis en garde le géant télécom chinois Huawei. Le gouvernement australien n’a en l’occurrence pas mâché ses mots: Huawei ne doit même pas penser à se porter candidate pour le contrat du réseau à haut débit national. La première ministre, Julia Gillard, est même intervenue personnellement dans ce dossier, après que le conseil de sécurité national ait remis un avis négatif sur Huawei.

A Londres, les Chinois ont proposé gratuitement un réseau mobile pour le métro, un cadeau de 60 millions EUR. Ce présent a été… gentiment refusé pour des raisons de sécurité. Aux Etats-Unis, une enquête est en cours à propos d’Huawei et de ZTE sur de possibles menaces, actes d’espionnage et problèmes de sécurité liés à l’équipement des deux fournisseurs qui prennent progressivement place parmi les plus grandts acteurs télécoms au monde (Huawei a fait état l’an dernier d’un chiffre d’affaires de 25 milliards EUR). Les Chinois n’ont pu se porter candidats pour le vaste contrat du réseau mobile de Sprint.

Cette méfiance vis-à-vis des Chinois est-elle justifiée? Peut-on parler de paranoïa en Australie, aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne? Ce sont tous là de grands pays qui prennent la sécurité au sérieux. Quel contraste avec la Belgique! Huawei y est devenue le principal fournisseur tant de Mobistar que de Belgacom. Et chez Base, ZTE a été le grand artisan du réseau.

Les trois opérateurs ont donc choisi l’acteur le moins cher. Selon des sources bien informées, les Chinois seraient d’un tiers meilleur marché que les acteurs traditionnels. Ils ne créent guère d’emplois non plus. Ils préfèrent envoyer un contingent d’ingénieurs pendant une semaine que d’engager des gens chez nous.

Mais des problèmes de sécurité ou d’espionnage, nous n’en avons pas encore entendu parler ici. C’est bizarre car la Commission européenne, l’Otan, le gouvernement belge et nombre d’entreprises importantes téléphonent et envoient des données mobiles sensibles sur de l’équipement chinois. Pourquoi alors tout le monde fait-il semblant de rien chez nous? Pourquoi n’y a-t-il pas d’enquête en cours? Oui, pourquoi?

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