Pourquoi appeler un GSM est-il plus cher que de téléphoner à New York?
En recevant ma facture téléphonique, je constate que 65% du total (non négligeable) est constitué d’appels vers des GSM, alors que j’appelle toujours deux fois plus avec ma ligne fixe.
Appeler un GSM d’un téléphone fixe en heure pleine coûte entre 0,24 et 0,28 euro par minute, hors coût de connexion. Alors que téléphoner à New York est facturé à 0,18 euro la minute, hors coût de connexion. Suprenant, non? Mais que justifie ce surcoût? Les opérateurs fixes estiment (à juste titre) que les opérateurs GSM exigent trop pour traiter les appels téléphoniques. Mobistar précise que 25% de son chiffre d’affaires de près de 1 milliard d’euros provient des tarifs d’interconnexion. A supposer que ce pourcentage soit assez similaire chez Proximus (2 milliards d’euros) et chez Base (314 millions d’euros), cela signifie que les utilisateurs, particuliers et surtout entreprises, paient chaque année quelque 700 millions d’euros pour quelques centaines de mètres de communication sans fil. Soyons sérieux: les opérateurs GSM peuvent certes faire des bénéfices, mais leurs marges doivent rester raisonnables. Mobistar entend même s’en remettre au Conseil d’Etat pour s’opposer à la baisse de ses tarifs d’interconnexion en raison du fait qu’elle contrôle 25% du marché. La notion de ‘Significant Market Power’ est certes dépassée. Obligeons tous les opérateurs à baisser leurs tarifs d’interconnexion de manière similaire. Afin qu’un appel vers un GSM soit aussi bon marché qu’un coup de fil à New York. Est-ce vraiment illogique? Et nous n’évoquons pas ici les tarifs de ‘roaming’ internationaux ou les tarifs d’envoi de données SMS proportionnels exorbitants. Car s’il faut parler de cartel, c’est bien parmi les opérateurs GSM qui s’entendent sur leurs tarifs. Qui osera trancher? Le législateur, l’IBPT (institut belge des services postaux et des télécoms) chancelante ou le très rouillé Conseil de la Concurrence…
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