Place à IPv6!

Guy Kindermans Rédacteur de Data News

Avec le ‘World V6 Launch’ de ce 6 juin – une initiative de l’Internet Society -, nombre d’ISP et de sites web vont dorénavant autoriser en permanence un accès ‘IPv6’. Après les ‘mises en bouche’ des dernières années,l’Internet Society donne aujourd’hui une solide poussette dans le dos d’IPv6 (Internet Protocol version 6). Au niveau mondial, des milliers d’internet service providers (ISP) et de sites web ont en effet promis d’offrir en permanence à partir de ce 6 juin un accès IPv6 aux utilisateurs. Le coup d’envoi a été donné à 2 heures du matin (de notre heure).

Avec le ‘World V6 Launch’ de ce 6 juin – une initiative de l’Internet Society -, nombre d’ISP et de sites web vont dorénavant autoriser en permanence un accès ‘IPv6’.

Après les ‘mises en bouche’ des dernières années,l’Internet Society donne aujourd’hui une solide poussette dans le dos d’IPv6 (Internet Protocol version 6). Au niveau mondial, des milliers d’internet service providers (ISP) et de sites web ont en effet promis d’offrir en permanence à partir de ce 6 juin un accès IPv6 aux utilisateurs. Le coup d’envoi a été donné à 2 heures du matin (de notre heure). Cela ne signifie cependant pas que l’accès IPv4 classique va disparaître, bien au contraire! Eric Vyncke, co-président de l’IPv6 Council en Belgique (et distinguished engineer chez Cisco Systems), insiste sur le fait qu’à l’exception d’un faible pourcentage d’utilisateurs, tout le reste continuera sans problème à recourir à IPv4 pour accéder à internet: “Les versions IPv4 et IPv6 cohabiteront encore à coup sûr pendant 10 à 15 années.”

Il ne fait cependant aucun doute qu’IPv6 va finalement prendre l’ascendant. Le nombre d’adresses IPv4 disponibles arrive en effet à son terme dans un certain nombre de régions en croissance. En outre, la plupart des systèmes de connectivité et d’utilisateurs finaux sont déjà compatibles IPv6 ou peuvent le devenir moyennant une mise à niveau. De plus, IPv6 offre aussi davantage de possibilités en matière de sécurité, ainsi qu’une meilleure gestion des flux d’informations (Quality of service). Au cours des quelques 20 dernières années qu’a duré le développement d’IPv6, le protocole a déjà enregistré des progrès, même si ce n’est pas encore spectaculaire. C’est ainsi que Free, un puissant challenger de France Telecom, a mis au point une stratégie IPv6 (avec notamment plus de matériel propre chez les consommateurs mêmes), ce qui fait qu’aujourd’hui en France, quasiment 5 pour cent des connexions internet se font déjà via IPv6.

Belgique En Belgique, ce pourcentage en est à 0,05 pour cent, en retrait par rapport à d’autres pays. Par ailleurs, c’est la loi de l’avance inhibitrice qui s’applique en Belgique en raison du passage relativement précoce aux accès internet plus rapides. Les modems basés ADSL et VDSL courants dans notre pays n’acceptent souvent pas en même temps IPv4 et IPv6 (notamment à cause d’un manque de mémoire). Et leur substitution à grande échelle revient cher, de sorte qu’il ne se fera que progressivement, au fur et à mesure que les appareils désuets ou défectueux devront absolument être remplacés.

Sur la liste des organisations participantes en Belgique, l’on trouve des noms comme la RTBf, Ice-Watch, mais aussi Keytrade – la liste de World V6 Launch mentionne une quarantaine de noms. Belnet (depuis cinq ans déjà) est le seul ISP belge offrant un support IPv6 permanent (à côté d’offres émanant d’ISP étrangers), en partie grâce aux services prestés à des organisations telles des universités et des institutions publiques.

Sur base des tests en cours, Vyncke voit pourtant cette situation évoluer à court terme. C’est ainsi qu’il s’attend pour cette année encore à ce que des ISP belges lancent des produits commerciaux basés IPv6 pour entreprises, alors qu’en 2013, l’accès IPv6 percera aussi chez les consommateurs.

Pour ce qui est des problèmes possibles au niveau des entreprises qui envisagent une migration, Vyncke est confiant. En raison de l’utilisation croissante des packs pour applications professionnelles, le risque de liaisons IPv4 ‘hard-coded’ IPv4 ira en diminuant, surtout si IPv6 est implémenté à côté d’IPv4 (pour une migration complète vers IPv6, un audit logiciel est cependant recommandé). De plus, les entreprises peuvent s’assurer une migration fluide en exigeant dès à présent IPv6 dans leurs offres. Le RIPE Network Coordination Centre européen dispose d’une nouvelle version (ripe-551) d’un document susceptible d’être utilisé pour cette partie de l’offre.

En fin de compte, Vyncke ne considère pas les frais d’achat de matériel, etc. comme le coût principal d’une migration vers IPv6. “Il s’agira plutôt du coût du recyclage des personnes concernées”, affirme-t-il. Les entreprises, dont les projets IPv6 traînent, pourraient du reste subir davantage de dommages financiers, parce qu’elles seront ainsi de facto coupées des sociétés et des régions en Asie qui migrent, elles, vers IPv6. De plus, au cours des années à venir, la qualité (et la sécurité) de l’internet IPv4 restant déclinera en raison de la diminution des investissements. Bref, vouloir réaliser des économies en ne développant pas une stratégie IPv6 pourrait au contraire coûter plus cher aux entreprises.

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