Orange se fait payer par Google

Kristof Van der Stadt
Kristof Van der Stadt Rédacteur en chef chez Data News

Depuis peu, Google paie l’opérateur France Telecom (Orange) pour utiliser sa bande passante. Voilà ce qu’a déclaré Stéphane Richard, CEO d’Orange, à la télévision française.

Dans une interview accordée à la chaîne professionnelle française BFM, Stéphane Richard, CEO de France Telecom-Orange, a abordé brièvement la relation de son entreprise avec Google. Il a expliqué que le géant américain des recherches était arrivé à un compromis avec Orange. Depuis longtemps déjà, les opérateurs à l’échelle mondiale n’apprécient pas du tout que des acteurs en vue, tels Google, s’approprient une très grande partie de la bande passante des réseaux (mobiles), sans rencontrer la moindre résistance.

Tel n’est donc plus le cas de France Telecom, comme son CEO l’a aussi confirmé au site technologique The Register après son interview: “They pay us for the traffic that they send”, a-t-il déclaré, ce qui ne laisse planer aucun doute. C’est la première fois qu’un fournisseur de données populaire verse de l’argent à un carrier, ce qui fait que tout le débat concernant la neutralité du net refait surface.

Quasiment la moitié du trafic data sur le réseau Orange serait à mettre au compte des services de Google. Pour un opérateur de réseau, il est donc justifié que cela soit facturé. Ce même opérateur facture cependant aussi un montant à l’utilisateur final. Le principe, selon lequel un acteur tel Google doit aussi payer, continue donc d’alimenter le débat.

L’Afrique a fait pencher la balance

Selon le journal d’affaires Forbes, Google a accepté de payer en raison de la solide position occupée par Orange sur le marché africain. Google souhaite en effet que les smartphones bon marché intégrant Android partent à la conquête de ce marché émergent. Mais ce sont les carriers tels Orange qui détiennent la clé, parce qu’ils constituent la porte d’accès au marché mobile grâce à leurs appareils subsidiés. En d’autres mots, Orange se trouvait par conséquent dans une position de force pour négocier.

L’accord peut être aussi considéré comme un élément-charnière. Google a manifestement décidé que la part de marché d’Android prendrait le dessus sur le principe de la neutralité du net. Il ne reste plus qu’à attendre la réaction des autres grands réseaux. Il est possible aussi qu’Orange considère le deal comme un précédent et envisage des accords similaires avec d’autres acteurs.

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