Option s’empare de M4S, une ‘spin-off’ d’Imec

Le spécialiste louvaniste des solutions sans fil Option a racheté M4S, une émanation ou entreprise dérivée d’Imec, dont la technologie constituera un élément de produits axés sur le successeur de 3G, LTE.

Le spécialiste louvaniste des solutions sans fil Option a racheté M4S, une émanation ou entreprise dérivée d’Imec, dont la technologie constituera un élément de produits axés sur le successeur de 3G, LTE.

M4S, une ‘spin-off’ d’Imec, avait démarré ses activités l’an dernier. L’entreprise espérait faire fureur avec sa nouvelle génération de puces radio compatibles avec tous les types de standards mobiles: 2G, 3G, 4G, WiFi, wimax,… “Nous avons examiné le business plan de M4S et avons estimé que l’entreprise courait trop de lièvres à la fois”, explique Jan Callewaert, CEO d’Option. “Selon nous, elle n’aurait jamais recueilli les fonds nécessaires pour cause de risques trop grands. “Nous lui avons dit: ‘nous voulons bien vous mettre sur le bon rail, mais concentrons-nous sur le potentiel principal offert par le marché, à savoir 2G, 3G et, en fin de compte, LTE (Long Term Evolution)’.”

Option se définit elle-même comme une sorte de ‘business angel’ (bienfaiteur) pour sa toute nouvelle filiale M4S. “M4S peut travailler dans nos laboratoires, nos ingénieurs peuvent l’aider pour les spécifications”, déclare Patrick Hofkens, General Counsel & VP Strategic Alliances chez Option. Nous avons soutenu M4S lors de la reprise d’une équipe d’ingénieurs à Freescale en Irlande, nous avons mis en place un conseil d’administration, une équipe directoriale,… Dès à présent, 17 équivalents temps plein y travaillent.”C’est la première fois qu’une entreprise de notre pays peut ainsi collaborer avec un institut de recherche comme Imec, explique Callewaert. “Nous servirons de pont vers des produits concrets. La licence d’Imec sera utilisée comme base, mais dans le sens d’un proof-of-concept. Par notre intermédiaire, Imec se verra offrir un input technologique menant vers un produit. Il s’agira donc d’une interaction.”

“Sur la barre du temps, Imec est en avance de 7 ans sur la phase d’innovation. Ces 7 années, ce n’est tout simplement pas à notre portée, mais uniquement celle d’acteurs d’envergure comme Samsung par exemple. Nous sommes toutefois une entreprise suffisamment mature que pour ne pas attendre que quelque chose soit entièrement prêt, mais nous pouvons intervenir et aider à partir de 2 à 2 ans et demi à l’avance. Nous sommes de ce fait les premiers à comprendre aussitôt ce que la technologie implique et nous pourrons donc la traduire plus rapidement en un produit.”

Très concrètement, Option espère prendre un départ en trombe, lorsque le successeur du standard sans fil 3G, LTE, sera mis sur les fonts baptismaux. La technologie de M4S constituera une pièce du puzzle que représentera le produit qu’Option entend fabriquer à cette fin. “Le produit en question nous permettra de garder notre matériel davantage intact et donc d’optimiser tous les coûts élevés de développement”, explique Hofkens. “Ensuite, il conviendra de parfaire la consommation d’énergie. Avec 3G, on constate déjà que l’énergie nécessaire pour télécharger et charger est très importante. L’économie en énergie sera donc essentielle. Tertio, cela nous permettra de participer activement à cette technologie avancée, ce que nous ne faisions pas précédemment en tant qu’intégrateur de systèmes.”

“Nous pensons que nous possédons un exemple de technologie supérieure que nous pourrons traduire en des produits que nous fabriquerons nous-mêmes à l’aube d’un nouveau marché”, ajoute encore Callewaert. “Cela pourra être une carte, une clé USB, un appareil ou un module pour ordinateurs portables. L’avantage, c’est que nous serons donc les premiers à pouvoir traduire en un produit concret cette technologie sophistiquée sur le marché mondial. Voilà comment une technologie développée chez nous pourra engendrer une primeur mondiale.”

Avec le produit LTE, qui devrait être prêt d’ici 2 ans à 2 ans et demi, Option espère pouvoir offrir une alternative à ce que proposeront des acteurs comme Qualcomm. Dans le même ordre d’idées, l’entreprise collabore depuis plus d’1 an et demi déjà avec la britannique Icera, avec laquelle elle vient de lancer sur le marché un premier produit (USBConnect Quicksilver). AT&T en est le premier client. “Jusqu’à présent, nous devions toujours attendre que Qualcomm dise: ‘voici le produit, vous pouvez commencer’. Mais à présent, nous connaîtrons le produit dès qu’il sera prêt. Même s’il est cédé ensuite sous licence à un concurrent, nous aurons déjà une avance.”

Option joue donc au ‘business angel’ de service, mais n’envisage pas pour autant de se mettre dans les difficultés financières avec M4S. “Nous nous sommes assurés que M4S puisse démarrer, qu’elle dispose de suffisamment de ressources et d’une bonne équipe”, commente Hofkens. “Pour son développement ultérieur, nous nous tournerons vers des partenaires extérieurs: des bailleurs de capital risque ou des partenaires industriels tant chez nous qu’à l’étranger”

Au printemps, Option avait suggéré qu’elle examinerait de possibles rachats en automne, mais cela ne s’applique pas dans ce cas. “Il s’agit certes d’un rachat, mais dont l’impact financier n’est pas substantiel pour nous. Il n’est pas évident d’effectuer des rachats à satiété dans ce climat. La crise financière a laissé des traces sur ce plan. Mais nous continuons d’être attentifs.”

“Nous démontrons que nous savons quoi faire à long terme”, estime Callewaert. “Nous sortons d’une période de survie. Ces 18 derniers mois, il y a eu pas mal de turbulence sur le marché: pression sur les prix, concurrence, passage de b2b à b2c. Nous ne nous sommes cependant pas uniquement focalisés sur le court terme. Certains pensaient qu’Option allait s’écraser. Mais c’est là seulement une perception du monde extérieur. Nous sommes activement en train de préparer notre futur.”

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