“Option n’est pas un producteur européen”

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Pour Huawei, Option “n’est pas un producteur européen”.

Pour Huawei, Option “n’est pas un producteur européen”. L’UE n’aurait jamais dû accepter sa plainte. Telle est en substance la base de la défense du fabricant télécom chinois Huawei suite à la plainte pour anti-dumping introduite par Option.

Tim Watkins, vice-president Western Europe et Yinying Li, marcom manager d’Huawei, ont accordé ce mardi, conjointement avec leur avocat Edwin Vermulst, une série d’interviews, afin d’expliciter leur position juridique.

Selon Vermulst, une entreprise doit représenter au minimum 45 pour cent de valeur ajoutée européenne, pour pouvoir se qualifier de producteur européen et de faire référence à l’Accord Anti-Dumping de l’Organisation Mondiale du Commerce. Selon lui, Option n’en est qu’à “5 à 10 pour cent”.

Vermulst et les représentants d’Huawei avaient apporté des produits démontés d’Option comme preuve de leurs affirmations. Dans trois des quatre produits, l’on trouvait des jeux de puces de Qualcomm et dans le quatrième un jeu de puces du partenaire britannique d’Option, Icera. Ces jeux de puces représentent 60 à 70 pour cent de la valeur du produit, selon Huawei.

Chacune de ces puces était également fabriquée en Asie. Si Option confie en outre l’assemblage à la Chine, comme elle le déclare elle-même, le firmware doit aussi être intégré aux puces dans ce pays. Sinon, le produit ne pourrait pas être testé avant son expédition, argumente Vermulst.

Pour, Huawei cela revient à dire qu’Option n’effectue que l’adaptation du software sur le modem sans fil standard pour ses clients opérateurs. “Un processus très bon marché et qui ne représente pas plus de 5 pour cent du prix de revient, en ce compris les droits intellectuels”, ajoute Vermulst.

Chez Option, Jan Poté, le porte-parole, qualifie les chiffres cités par Huawei de “ridicules”. “Nous n’allons pas ici entrer dans les détails. C’est trop technique. Mais nous avons toutes les raisons de croire que nous sommes absolument un fabricant européen. La majeure partie de nos coûts est liée à l’Europe. Si l’équipe enquêtrice de la Commission européenne avait estimé que nous n’étions pas un producteur européen, elle aurait déjà mis un holà. Huawei ne répond pas non plus au coeur du problème: le dumping. Pourquoi leurs produits sont-ils vendus en dessous du prix de revient?”, se demande Poté.

Pour Tim Watkins, il n’est pas question de dumping: “Nous réalisons des marges bénéficiaires correctes. Si nos prix sont bas, c’est en raison de nos volumes de production.”

Pour prouver qu’Huawei ne table pas sur le prix pour conquérir des marchés, Watkins avait apporté quelques produits novateurs d’Huawei, dont un smartphone qui fonctionne aussi comme routeur et fournit un accès internet sans fil à huit autres appareils.

Selon lui, des mesures anti-dumping prises à l’encontre d’Huawei ne feraient que rendre l’internet sans fil plus cher et nuiraient à l’Agenda Numérique de la commissaire européenne, Neelie Kroes.

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