Open Source a-t-il besoin du politique?

Pour une entreprise, le choix d’aller vers les logiciels libres est souvent une décision ‘politique’, dans le sens de ‘stratégique’.

Mais un choix qui se base, ne nous leurrons pas, sur des arguments économiques (la conviction que la solution totale sera moins chère) davantage que ‘politiques’, comprenez motivées par des préoccupations sociales ou philanthropiques. D’ailleurs, de nombreux directeurs IT vous confirmeront qu’une bonne décision informatique doit être prise en toute indépendance, sans faire de politique.Pourtant, les politiciens se sont emparés du thème des logiciels libres, estimant qu’il s’agit d’un enjeu de société. Nous faisons évidemment allusion à ce décret avant-gardiste visant à imposer les logiciels libres dans l’administration bruxelloise, finalement rejeté, mais qui se prépare à débarquer à d’autres niveaux de pouvoir.Quelle attitude adopter face à cette immixtion du politique? Etre contre, en estimant comme Agoria et les poids lourds de l’industrie, que le politique doit juste veiller à ce que les règles de la libre concurrence soient respectées. Ou être pour, en jugeant que le politique doit effectivement lutter contre de dangereux monopoles de fait, qui constituent des freins à une société de l’information démocratique et ouverte à tous. Paradoxalement, les partisans des logiciels libres sont eux-mêmes divisés: d’un côté, les fondamentalistes qui pensent que la loi doit imposer les logiciels libres dans les administrations pour montrer l’exemple. De l’autre, les modérés, qui estiment que la ‘communauté libre’ n’a rien à gagner d’un choc frontal avec le monde dit commercial. Ils constatent que le rejet du décret à la Cocof a de toute façon prouvé la puissance des lobbies industriels. Ils sont d’avis que la cause des logiciels libres doit d’abord être défendue sur le terrain, auprès des responsables IT, et pas dans le Moniteur. Mais ils voient néanmoins d’un bon oeil que des lois fassent la promotion des formats ouverts. Le logiciel libre n’a pas besoin du politique, mais cela peut aider, ironisait l’un des modérés. On aime assez la formule …

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