“Nous y avons réfléchi”

Luc Blyaert était rédacteur en chef de Data News

De professeurs de neurologie, l’on peut s’attendre à ce qu’ils réfléchissent. Et c’est bien ce qu’ils ont fait, déclarent-ils eux-mêmes. Il y avait 60 questions pour l’examen, plus de 400 étudiants.

De professeurs de neurologie, l’on peut s’attendre à ce qu’ils réfléchissent. Et c’est bien ce qu’ils ont fait, déclarent-ils eux-mêmes. Il y avait 60 questions pour l’examen, plus de 400 étudiants.

“Ce n’est pas pour rire”, explique ce professeur dans le journal De Standaard. Tout a été imprimé, à raison d’une question par feuille A4 et en couleur évidemment: il s’agit de photos de patients. Quasiment 25.000 pages ont été imprimées, vous imaginez! Cela représente une hauteur de 2,4 mètres de papier. “C’était le meilleur choix,” ajoute le doyen de la faculté de médecine. “Nous avons réalisé un test avec des ordinateurs, mais cela s’avéra impossible…”

L’on en reste bouche bée. La plus ancienne université du pays, fondée en 1425, fait honneur à son nom en imprimant tout sur papier et en renonçant à la technologie. En outre, il n’y avait que des questions à choix multiple, où il fallait apposer un point noir ou une croix. Non, les ordinateurs n’y arrivent pas, pense-t-on à Leuven. N’y a-t-il donc pas là un département IT? Ou mieux encore, n’y a-t-il pas là des étudiants capables d’écrire ce genre de petit programme? Et à bien y réfléchir, n’y a-t-il pas là de brillants professeurs d’informatique? A l’ombre de l’IMEC, l’un des centres technologiques les plus avancés au monde, mais non, un programme de 60 questions à choix multiple, c’est impossible à concevoir… L’on ne doit pas être étonné après cela que sur le plan de l’e-health, la Belgique n’occupe que la 7ème place dans le classement de 12 pays de l’UE. Si le doyen de la faculté de médecine de la plus grande université du pays déclare déjà qu’un test avec des ordinateurs ne donne aucun résultat satisfaisant pour une petite série de questions, où va-t-on?

Il apparaît finalement que dans l’enseignement, c’est toujours le règne du chacun pour soi, qu’il n’y a pas de coordination, pas de vision, que ce soit dans les écoles inférieures, supérieures, voire dans les universités. Ne serait-il pas grand temps qu’on se concerte pour effectuer des projets et des achats technologiques communs. Le développement du projet Cyberclasse en Wallonie a été une catastrophe, mais l’idée était excellente. Le problème, c’est qu’on n’y a pas suffisamment réfléchi, même si l’on a prétendu le contraire.

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