MphasiS met l’accent sur la croissance

La participation majoritaire (52 pour cent) que le géant des services IT EDS a prise en juin dans MphasiS, représente l’étape suivante dans la croissance de l’entreprise. Mphasis, dont le siège central est situé à Bangalore, est un véritable spécialiste en ‘offshoring’. Data News a interviewé son vice-président et co-fondateur néerlandais, Jeroen Tas.

Jeroen Tas a créé MphasiS en 1998. Au début, l’entreprise s’est spécialisée dans le développement et le support d’applications pour les grandes banques et autres grandes organisations américaines. Elle a connu une énorme croissance, occupe à présent 16.000 collaborateurs et propose une gamme de services allant du ‘business process outsourcing’, en passant par la consultance et la comptabilité, jusqu’au développement d’applications.En juin dernier, EDS a pris une participation majoritaire dans l’entreprise et a annoncé peu après vouloir fusionner de manière opérationnelle ses divisions indiennes avec Mphasis. Ce processus est en grande partie terminé. Il ne reste plus qu’à attendre le feu vert des autorités. “Le temps était venu pour la phase de croissance suivante”, explique Tas, “les gros clients envisagent une consolidation de leurs fournisseurs afin qu’ils puissent leur proposer toute la gamme des services. Tel est l’atout dont nous disposons à présent avec EDS. Cette collaboration assurera la croissance pour les deux entreprises, parce que nous décrochons maintenant des projets que nous n’aurions jamais eus avant.” MphasiS et EDS réalisent aujourd’hui déjà quelques projets en commun.Selon Tas, l’offshoring est la manière idéale de fournir des services ICT. “C’est très simple: nulle part ailleurs dans le monde, il n’y a une telle qualité à un prix aussi bas. Grâce à l’Inde, le développement des logiciels est devenu ‘commodity’. Sous-traiter n’est plus un problème parce qu’on dispose ici du personnel ad hoc. En outre, l’on utilise des méthodes standardisées qui vous permettent de pronostiquer réellement l’issue d’un projet. Nous n’avons connu un problème que dans 5 pour cent seulement de nos projets IT. Tout a pu être résolu dans 95 pour cent des autres cas.”Mais Tas ne veut pas affirmer que les fournisseurs de services occidentaux deviennent ainsi superflus: “Il ne s’agit pas d’un ‘zero sum game’, mais d’une situation ‘win-win’. Les fournisseurs de services locaux conviennent parfaitement pour gérer un projet sur place et s’adaptent à la situation spécifique du client. En Inde, nous pouvons cependant réaliser le gros du travail en coulisse. C’est aussi précisément l’idée sous-jacente à EDS-MphasiS.”MphasiS vise une énorme croissance. “Il y a encore suffisamment de perspectives pour cela en Inde” avance Tas, “en quelque années, nous voulons devenir une organisation de 30.000 personnes. Nous sommes en outre occupés à nous étendre vers d’autres pays ‘offshore’, comme la Chine, le Brésil et l’Europe de l’est.” Mais y aura-t-il suffisamment de personnel valable, même en Inde? “On est en train d’assister en effet à une fuite des cerveaux dans l’autre sens. Outre le recrutement dans les universités, nous attirons aujourd’hui des Indiens vivant aux Etats-Unis et y ayant acquis de l’expérience en management. A l’avenir, cela pourrait d’ailleurs devenir le modèle, à savoir que nous envoyions par exemple nos gens quelques années en Belgique ou aux Pays-bas afin qu’ils y acquièrent l’expérience nécessaire.”

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