Breton: ‘Le spectre ne doit pas être forcément attribué au plus offrant’

Thierry Breton.
Pieterjan Van Leemputten

Le commissaire européen au marché intérieur, Thierry Breton, estime que les acteurs européens doivent accélérer le déploiement de la 5G. Ce faisant, il plaide également pour que le spectre ne doive pas nécessairement aller au plus offrant.

Breton a tenu ces propos lors du Mobile World Congress de Barcelone, où il a proposé, entre autres, que le spectre, à savoir les fréquences actuellement autorisées à utiliser la 4G, la 5G et d’autres normes sans fil, ne soit pas toujours attribué au plus offrant, mais potentiellement aussi à l’opérateur qui promet de déployer le plus rapidement un réseau.

Il s’agit là d’un changement de tendance singulier par rapport aux générations précédentes. Mais la question est de savoir s’il sera soutenu aussi aux niveaux nationaux. Aujourd’hui, les recettes provenant des licences du spectre sont versées aux états membres, parfois même aux régions. En donnant la priorité aux soumissionnaires moins prometteurs, les états membres risquent donc de passer à côté de rentrées financières.

200 milliards d’euros nécessaires

Dans le même temps, une grande partie du coût d’un réseau de télécommunications dépend du prix du spectre. A cet égard, moins d’argent pour les licences peut signifier plus d’argent pour un déploiement (plus rapide). Breton mentionne également dans son discours que deux cents milliards d’euros seraient nécessaires dans le secteur des télécoms pour combler le retard dans le déploiement de la 5G.

L’ambition de Breton est d’appliquer une politique similaire dans toute l’Europe, une politique basée sur un réseau rapidement déployé et abordable. Le commissaire européen envisage du reste déjà la 6G: ‘Nous ne pouvons pas tolérer le même scénario qu’avec la 5G, où le processus n’est toujours pas achevé au bout de huit ans.’ L’un des pays où le déploiement de la 5G s’est fait longtemps attendre, a été la Belgique. A l’époque, la mise aux enchères du spectre y a subi du retard à cause de la discorde à propos de quel gouvernement allait obtenir de l’argent de la mise aux enchères. Suite à la chute du gouvernement, de nouvelles tentatives ont été directement reportées de deux années. En attendant, on continua d’utiliser des licences temporaires, mais cela explique pourquoi notre pays fut l’un des derniers à déployer un réseau 5G à part entière.

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