Poursuites contre Meta sur le trafic d’êtres humains via Facebook et Instagram

Mark Zuckerberg © Reuters

Des fonds de pension et d’investissement ont porté plainte contre Meta pour avoir “fermé les yeux” sur le trafic d’être humains et la pédocriminalité sur ses réseaux sociaux Facebook et Instagram, déjà accusés de nombreux maux par les autorités.

“Pendant la décennie écoulée, les applications de Meta ont aidé, soutenu et facilité la tâche des criminels responsables de proxénétisme, trafic d’être humains et de pédocriminalité qui ont eu lieu à grande échelle sur les plateformes” du groupe californien, accuse la plainte déposée lundi devant un tribunal du Delaware, spécialisé en droit des affaires.

“Des preuves substantielles montrent que le conseil d’administration a fermé les yeux alors qu’il avait connaissance, tout comme la direction de l’entreprise, de ce phénomène en pleine expansion”, continuent les avocats des fonds signataires, qui détiennent des actions chez Meta.

Ils assurent que les trafiquants se servent des plateformes pour attirer, recruter et exploiter des victimes, qui sont des utilisateurs mineurs et adultes de Facebook et Instagram, “dont les vies sont pour toujours dévastées”.

Meta “interdit clairement l’exploitation des humains et l’exploitation sexuelle des enfants”, a réagi mardi Andy Stone, porte-parole du géant des réseaux sociaux contacté par l’AFP. “Les affirmations dans cette plainte ne reflètent pas nos efforts pour lutter contre ce type d’activités. Notre but est d’empêcher les personnes qui cherchent à exploiter des êtres humains d’utiliser notre plateforme, et nous travaillons de près avec des organisations comme Polaris, le National Center for Missing and Exploited Children et Stop the Traffik”, a-t-il ajouté.

Mais selon la plainte, le conseil d’administration de Meta a “échoué à expliquer comment il cherche à éradiquer le problème”, et la seule “conclusion logique” est que “le conseil a consciemment décidé de permettre aux plateformes de Meta de promouvoir et de faciliter” ces trafics. Le groupe de Mark Zuckerberg fait déjà face à de nombreuses poursuites sur d’autres terrains, notamment la santé mentale des enfants et adolescents.

Des élus américains et des associations de protection de l’enfance reprochent aux applications particulièrement populaires chez les jeunes comme Instagram (mais aussi Youtube ou TikTok) de susciter de l’addiction, des problèmes d’estime de soi ou de faciliter le harcèlement en ligne.
Ces accusations ont pris une nouvelle dimension quand, à l’automne 2021, l’ex-employée de Facebook Frances Haugen a fait fuiter des documents internes montrant que les dirigeants de la plateforme avaient conscience de certains risques pour les mineurs. La lanceuse d’alerte et des ONG estiment que Meta fait passer les profits avant les utilisateurs.

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