Les Etats-Unis affirment que DeepSeek a contourné les règles américaines en matière d’exportation et utilise ses outils pour aider les services de défense et de renseignement chinois.
L’agence Reuters s’est entretenue avec un haut responsable du gouvernement américain qui affirme que DeepSeek soutient les opérations militaires et de renseignement chinoises: ‘Cela va au-delà de l’accès général aux modèles d’IA de DeepSeek.’
Ce faisant, DeepSeek partagerait les informations et statistiques des utilisateurs avec les autorités chinoises. Cela signifierait que vos questions ou vos explications seraient partagées avec les autorités chinoises.
Règles d’exportation
Dans le même temps, DeepSeek contournerait également les restrictions d’exportation américaines contre la Chine, qui empêchent les entreprises chinoises d’acheter des puces sophistiquées (telles que les puces d’IA de Nvidia).
Selon la source de Reuters, DeepSeek possède effectivement de grandes quantités de puces H100 de Nvidia. Les exportations de cette puce vers la Chine sont interdite depuis 2022, mais l’entreprise aurait contourné cette interdiction en expédiant ses puces par l’intermédiaire d’entreprises du sud-est asiatique. L’entreprise rechercherait à présent spécifiquement des centres de données dans cette région, afin de pouvoir effectuer à distance les calculs qu’elle ne peut en principe pas réaliser en Chine sans les puces américaines.
DeepSeek s’était soudainement fait connaître en janvier avec son modèle de langage étendu (LLM), doté de fonctionnalités comparables à celles de ChatGPT pour un coût bien inférieur. Initialement, on pensait que l’outil d’IA chinois avait été développé de manière beaucoup plus efficiente et pouvait donc être fabriqué tout aussi bien avec du matériel moins puissant, mais le scepticisme a ensuite pris le pas, et on a soupçonné que l’entreprise avait eu accès à des puces Nvidia perfectionnées.
Reuters déclare n’avoir reçu aucune réponse de DeepSeek à ces allégations. Nvidia elle-même affirme à Reuters ne pas soutenir les acteurs qui enfreignent les règles américaines en matière d’exportation ou qui sont inscrits sur la liste noire des Etats-Unis, soulignant qu’elle n’est plus active sur le marché chinois des centres de données, où des concurrents comme Huawei sont aujourd’hui présents.