Micron a annoncé mardi un investissement de 40 milliards de dollars dans la fabrication de semi-conducteurs aux États-Unis, quelques heures avant la signature par Joe Biden de la loi qui doit relancer la production de ces composants dans le pays.
Cette somme est un “élément clé” du projet d’investissement mondial de 150 milliards de dollars, qui avait été avancé par le groupe informatique américain en octobre, a indiqué Micron dans un communiqué. L’investissement sera en partie financé par “les subventions et les crédits d’impôts prévus” par une loi, adoptée le 28 juillet par le Congrès américain et qui doit être ratifiée mardi après-midi par le président américain Joe Biden.
Le texte prévoit de débloquer 52 milliards de dollars de subventions pour relancer la production de semi-conducteurs aux États-Unis, et des dizaines de milliards supplémentaires pour la recherche et le développement. Le CEO de Micron Sanjay Mehrotra, qui sera présent aux côtés de Joe Biden pour la signature, a salué “une étape importante vers la consolidation du leadership américain en matière de semi-conducteurs pour les décennies à venir”, souligne le communiqué. Le monde fait face, depuis le début de la pandémie, à une pénurie de semi-conducteurs, composants essentiels à de très nombreux produits – ordinateurs, smartphones, aspirateurs, voitures … Les États-Unis ont notamment vu la production automobile ralentir l’an dernier, ce qui a fait flamber les prix des voitures.
Micron veut investir ces 40 milliards de dollars “d’ici la fin de la décennie pour bâtir une filière de pointe de semi-conducteurs en plusieurs phases aux États-Unis”, sans préciser à ce stade la localisation envisagée. Le fabricant “prévoit de commencer la production dans la seconde moitié de la décennie, augmentant ainsi l’offre globale conformément à la trajectoire de la demande de l’industrie”. Micron revendique ainsi “le plus important (investissement) dans la fabrication de puces de l’histoire des États-Unis”, et indique que cela permettra, à terme, de créer “jusqu’à 40.000 nouveaux emplois américains, dont environ 5.000 rôles techniques et opérationnels hautement rémunérés au sein de Micron”. “Cette loi permettra à Micron de faire passer la production nationale de mémoire de moins de 2% à 10% du marché mondial au cours de la prochaine décennie, faisant des États-Unis le siège de la fabrication et de la recherche et développement de mémoire les plus avancées au monde”, a encore salué le PDG de Micron.
En attendant, mardi à la Bourse, le titre de Micron Technology chutait de 4,69% alors que le groupe a prévenu que ses revenus au 4e trimestre pourraient s’inscrire en dessous de ses prévisions initiales. Le groupe prévoit dans l’immédiat une baisse de la demande de mémoires de la part de ses clients du fait des incertitudes économiques tandis que les difficultés d’approvisionnement qui continuent bouleversent la gestion des stocks des entreprises.
