L’ultra-HD: formidable certes, mais qui va acheter cela?

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Ce qui saute aux yeux lors du salon électronique CES de Las Vegas, ce sont les téléviseurs ultra-haute définition, des appareils gigantesques à diagonale d’écran de deux mètres et présentant une incroyable pixellisation.

Ce qui saute aux yeux lors du salon électronique CES de Las Vegas, ce sont les téléviseurs ultra-haute définition, des appareils gigantesques à diagonale d’écran de deux mètres et présentant une incroyable pixellisation.

Alors que l’industrie TV misait entièrement sur le 3D il y a un an ou deux, elle ne parle plus que d’ultra-HD aujourd’hui: un gadget que tout fabricant doit avoir, mais dont personne ne sait vraiment qui va l’acheter.

Le champion est Samsung, qui a présenté un monstre de 110 pouces (d’une diagonale de pas moins de 2,75 mètres) qui se fixe à un chevalet métallique surdimensionné. LG, de son côté, a proposé quelque chose de plus subtile, mais encore et toujours assez impressionnant: un prototype de 84 pouces à écran tactile permettant de réaliser des agrandissements grâce au ‘pinch & zoom’ à l’image d’un iPad pour géants de carnaval.

C’est étonnant certes, mais les prix de ces appareils le sont tout autant, puisque certains peuvent dépasser les 20.000 dollars. Même celui/celle qui possède un living suffisamment grand pour contenir ce genre d’appareil, y réfléchira donc à deux fois.

Plus net qu’au cinéma L’ultra-HD est aussi appelé 4K. L’on fait ainsi référence à la pixellisation horizontale de l’écran de 4096×2160. Cela donne une image qui est même plus nette que celle d’un écran de cinéma. Ceci explique la sortie de ce genre de méga-téléviseurs: avec tant de pixels, l’on peut reculer bien loin, avant d’observer une perte de qualité.

Pour l’industrie TV, la logique derrière l’ultra-HD est claire. Les prix des écrans plats ont tellement diminué et la concurrence est si forte qu’elle fait encore à peine du bénéfice. En outre, tout le monde a progressivement un écran plat à la maison. Or une télévision, c’est comme une voiture plutôt que comme un smartphone: l’on n’en achète pas une nouvelle tous les deux ans.

L’industrie doit donc proposer aux consommateurs des raisons d’acheter un nouveau téléviseur. Il y a deux ans, c’était le 3D, et aujourd’hui, c’est le 4K.

Rien à voir Comme on le sait, la télévision 3D s’est hélas soldée par un échec. Personne n’en voulait. L’ultra-HD subira probablement le même sort, selon les esprits critiques.

Personne n’a besoin d’un appareil 4K, affirment-ils. Les appareils HD ‘normaux’ actuels suffisent amplement. Tout comme pour le 3D, l’on peut se demander qui va regarder des programmes sur ce genre de monstres. De plus, il y a à peine du contenu. Selon Samsung, cela prendra encore de quatre à cinq ans. Regarder les programmes HD normaux ou des DVD sur un écran qui est en fait nettement trop grand pour cela, cela n’a absolument aucun sens, surtout quand on sait qu’il faut débourser plusieurs milliers d’euros pour en acquérir un.

Une bonne affaire En outre, ce n’est pas dans l’air du temps. Les consommateurs ne s’occupent actuellement pas des téléviseurs proprement dits. Ils regardent aussi bien les programmes TV sur leur tablette ou smartphone.

Lors du CES, l’on a découvert également une foule de tablettes Android de qualité à bon compte. Une bonne centaine d’euros pour un appareil permettant sans la moindre frustration de mailer et de surfer, de jouer à Angry Birds ou de regarder un film au lit? C’est sans conteste une bonne affaire.

L’autre star du salon, c’était la montre intelligente Pebble, une montre Bluetooth permettant de contrôler les SMS et la musique sur votre smartphone. Elle était annoncée depuis des mois déjà et est désormais enfin disponible.

Les fabricants de téléviseurs devront donc probablement rechercher un autre gadget. Qui a dit 4K en 3D? (TV)

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