Stef Schampaert
‘L’open Source, c’est bien plus qu’un fragment de code en Python ou R’
Dans une opinion récente, Véronique Van Vlasselaer s’est montrée critique à l’égard d’entreprises qui migrent vers R ou Python sans trop réfléchir aux implications. Stef Schampaert de Red Hat réagit: ‘Il existe aussi ce qu’on appelle l’open source professionnel, qui permet aux entreprises d’opérer en pleine confiance, ce qui se fait du reste toujours plus souvent dans la pratique.’
Que nous nous sentions attaqués par l’opinion écrite par Véronique Van Vlasselaer dans Data News de vendredi dernier, telle est la question qui m’a été régulièrement posée ces joursci. “Je ne vois pas pourquoi”, ai-je chaque fois répondu. “Cet article souligne en effet précisément la valeur ajoutée d’une entreprise comme Red Hat.”
Créativité et innovation
En partie, je suis même d’accord avec l’auteure. Un produit n’est en effet, et de loin, pas “fini”, quand on en a terminé avec son encodage. Pas mal de travail doit encore être effectué par la suite, et ce sont là des étapes que le développeur moyen prend ou peut prendre lui-même rarement à son compte. Mais ce que l’auteure de l’opinion en question néglige malheureusement assez, c’est d’établir une différence entre l’open source de communauté et l’open source d’entreprise, ce qui est pourtant essentiel dans ce débat.
La première variante est un véritable terrain de jeux, ciblant entièrement la créativité et l’innovation. Les jeunes développeurs surtout trouvent agréable d’opérer avec des éléments que d’autres membres de la communauté ont développés, et remettent alors soigneusement – comme il sied – le résultat de leur travail de programmation à la disposition de cette même communauté. En raison de l’importance et de la polyvalence de la communauté, cela engendre une énorme richesse de solutions ingénieuses, qui ne sont en effet pas toujours documentées et dans lesquelles se dissimulent à coup sûr des dangers.
Parfaitement utilisable dans les entreprises
De plus, et c’est là où se niche la valeur ajoutée d’une entreprise comme Red Hat, il existe heureusement aussi l’open source d’entreprise, à savoir – comme le nom l’indique – une technologie open source à laquelle collaborent aussi nos développeurs dans les différentes communautés, mais qui est rendue parfaitement utilisable dans les entreprises. Nous parlons ici alors notamment d’éléments tels la gestion du cycle de vie, la certification matérielle et logicielle, le support 24 heures sur 24, la protection légale, la correction des bugs, les fonctions de sécurité, etc. La documentation des logiciels en est également une part importante. Il va de soi que l’on obtient alors toute autre chose qu’une solution écrite en Python par un informaticien enthousiaste fraîchement sorti des études…
‘L’open source, c’est bien plus qu’un fragment de code en Python ou R’
Avec la version professionnelle, les entreprises peuvent opérer en toute confiance, ce qui se fait du reste toujours plus souvent dans la pratique, comme il est récemment apparu d’une enquête que nous avons commanditée. Dans le top 500 des entreprises de la revue Forbes, on trouve rarement des firmes qui ne travaillent pas avec l’open source pro. Même d’autres grandes firmes IT telles Microsoft empruntent aujourd’hui la voie de l’open source. Et le fait que le plus important rachat jamais effectué par IBM consiste en une entreprise open source (à savoir Red Hat, pour ceux qui n’auraient pas suivi), en est la meilleure preuve.
Tout cela démontre que le choix de l’open source, c’est bien plus que faire écrire un fragment de code en Python ou R. L’open source est un modèle de développement précieux et réussi, faisant la part belle à la créativité et à l’innovation, mais dont les résultats doivent évidemment encore être rendus ‘enterprise ready’ pour une utilisation sûre dans le monde des entreprises.
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