Test: PlayStation Portal – Un compagnon de luxe pour votre PS5

PlayStation Portal. © Sony

Prix conseillé - 219,99 euros

Michel van der Ven
Michel van der Ven Rédacteur chez Data News.

Quiconque espérait un successeur next-gen de la PlayStation Portable (PSP) ou Vita, en sera pour ses frais. Le nouveau Portal n’est en effet pas une console de jeu portable autonome, mais bien un partenaire pour la PS5. Pratique quand la TV est ‘occupée’ ou quand vous voulez jouer simplement dans votre sofa confortable, mais dans ce cas, cela vaut-il la peine de débourser 220 euros?

Sony Interactive Entertainment qualifie le Portal de lecteur à distance (‘remote player’) pour la console PS5. Or ce genre d’appareil est loin d’être nouveau: avec l’appli ou le logiciel ad hoc (pour PC et Mac), vous pouvez en effet transformer de manière aussi aisée votre smartphone, tablette ou ordinateur (et entre-temps également TV Android) en une ‘PlayStation télécommandée’. C’est même gratuit, et vous pouvez dans ce type d’agencement continuer simplement d’utiliser la manette de votre PlayStation. Mais quel avantage le Portal apporte-t-il donc?

Sans souci

La meilleure réponse à cette question que nous puissions imaginer, est la suivante: il s’agit là d’une solution tout-en-un particulièrement intéressante, parce qu’elle est hassle-free (sans souci). Sur le plan de la facilité d’emploi et de la fiabilité, le Portal surpasse aisément les solutions ‘remote player’ susmentionnées, où il faut quand même parfois chipoter un brin pour les faire fonctionner (et les maintenir en fonction) correctement et sans décalage. Son principal atout réside dans la combinaison d’un excellent écran LCD de 8 pouces et de la manette PS5 familière, complétée par un feedback haptique et par la fonction de déclencheur adaptatif (adaptive trigger) générant une résistance dynamique sur les détentes. Le Portal est cependant nettement plus volumineux et quelque peu plus lourd qu’une manette ‘classique’, ce qui nécessite à coup sûr une période d’adaptation, surtout au début.

On pourrait regretter que le Portal ne soit pas équipé d’un affichage OLED, comme c’est le cas de la récente Nintendo Switch. Il est cependant probable que cela aurait encore fait grimper le prix, alors que la qualité d’image de l’écran LED IPS suffit amplement: nette, riche en contraste et caractérisée par une résolution Full HD de 1.080 pixels avec – dans des conditions optimales – des cadences d’images jusqu’à 60 fps (frames par seconde), en fonction de la vitesse de connexion (voir ci-après).

Pavé tactile virtuel

C’est à la maison, sur notre réseau wifi, que le Portal s’avère le plus performant. L’appareil établit assez rapidement la connexion avec la PlayStation 5, une fois que celle-ci est configurée pour supporter la lecture à distance (‘remote play’). Il n’est alors quasiment pas question de décalages gênants en cours de lecture. Sur l’écran de 8 pouces, on découvre exactement la même chose que sur le téléviseur, à l’exception de l’une ou l’autre petite icône supplémentaire. On distingue ainsi en haut et à droite sur le Portal les indications du signal sans fil, l’état de la batterie, une mini-horloge et un bouton permettant d’atteindre rapidement les principaux paramètres.

Ce qui ne manque pas d’étonner, c’est que contrairement à une manette PS5 ordinaire, le Portal ne dispose pas d’un pavé tactile physique. En lieu et place, des panneaux tactiles spéciaux ont été intégrés à l’interface, qui flottent comme une fine couche supplémentaire par-dessus les jeux (et demeurent invisibles jusqu’à ce qu’on les touche). Car oui, le Portal possède bien un écran tactile à part entière, qui vous permet en principe aussi de commander l’ensemble de la PlayStation.

Pour le reste, nous n’émettrons que peu d’avis négatifs à propos du matériel, si ce n’est que Sony a vraiment une confiance ‘aveugle’ dans la ‘mémoire des boutons’ de ses fans. Les nombreux boutons prévus sur et autour du Portal sont en effet fabriqués en plastique noir, ce qui les rend malaisément indentifiables (dans l’obscurité) sur l’arrière-plan tout aussi sombre. Il est entre autres question ici des boutons de volume, d’appairage pour un casque sans fil et de la touche d’activation/désactivation du micro. Mais bon, au bout d’un certain temps, vous parviendrez à vous y habituer.

Et hors de chez vous?

Le fait que le Portal n’ait lui-même pas de jeu ‘à bord’, ne signifie cependant pas que vous serez condamné à rester à proximité de votre réseau domestique. Toute infrastructure suffisamment rapide suffira en principe pour se connecter à distance avec l’appareil à la PS5 de votre habitation. Le fabricant évoque au minimum 5 Mbps, mais recommande pour une bonne expérience une connexion internet plus rapide de 15 Mbps au moins.

Actuellement, cela ne devrait en fait plus être un problème (chez des amis, dans la famille, etc.), mais vous ne manquerez pas de remarquer dans ces conditions que cela peut prendre sensiblement plus de temps, avant que les appareils ne se reconnaissent, parfois même des minutes. (Certains testeurs vont jusqu’à évoquer dix minutes, mais nous avons échappé à une telle durée d’attente lors de notre test). Ce n’est pas catastrophique, mais pas non plus plaisant. Ce qui est davantage irritant, c’est qu’on ne sait jamais combien de temps cela va prendre exactement. Une première fois, la connexion s’effectue immédiatement et la fois suivante, vous aurez tout le temps d’aller vous chercher un rafraîchissement. Espérons que Sony Interactive Entertainment sorte une mise à jour pour mettre les choses au point.

© Sony

Shooter face à Sackboy

Pour ce qui est du décalage (lag), même à plus grande distance, tout se passe bien. Même si cela dépend évidemment un peu aussi du type de jeu: dans le cas d’un jeu de course ou de tir, un écart en millisecondes importe plus que dans une partie d’Unravel ou de Sackboy. Donc s’il y a tout à coup un… raté, vous vous retrouverez plus rapidement dans le décor ou vous serez soumis plus tôt à une résurrection (respawn) que lors d’une sessions PS5 normale.

Des points faibles? Nous aurions peut-être espéré une réponse PlayStation à part entière à la Nintendo Switch, pour pouvoir faire tourner partout nos jeux préférés. Mais Sony en a décidé autrement. Le Portal est en réalité une solution intermédiaire. Un gadget utilisable (rapidement) partout chez pour jouer sur la PS5, mais aussi chez quelqu’un d’autre, sans être finalement un équivalent de la Switch.

Sur le plan technique, il est par ailleurs possible de connecter la console via un hotspot wifi à votre smartphone et ainsi établir une connexion 4G ou 5G pour effectuer le contact avec votre PlayStation 5. A des vitesses 5G assurément, c’est tout à fait possible, de nouveau avec un décalage singulièrement faible. Reste à savoir combien de propriétaires du PlayStation Portal – à savoir un public quand même massivement jeune – disposeront d’un smartphone 5G, sans compter l’impressionnante masse de données nécessaires pour pouvoir diffuser un mois durant des jeux par les airs vers le gadget. A nos yeux, ce n’est pas là ce pourquoi le Portal a été conçu.

Conclusion

Quelle que soit l’approche qu’on adopte, on peut affirmer que le Portal s’avère surtout un compagnon de luxe pour votre PlayStation 5. Mais avez-vous vraiment besoin de ce gadget? La réponse est surtout fonction de votre satisfaction des solutions Remote Play déjà existantes. Au niveau de la convivialité, le Portal obtient en tout cas un score supérieur: il suffit de l’activer et de jouer, que vous soyez chez vous au ailleurs. Son prix n’est certes pas piqué des vers, mais sachez qu’en acquérant le Portal, vous pourrez vous épargner l’achat d’une seconde manette PS5 (d’une valeur de quelque 70 euros).

En résumé, il s’agit là d’un excellent produit pour lequel il existe à coup sûr un marché. Mais pour un montant de quasiment 220 euros, vous vous procurerez trois, voire quatre nouveaux jeux très cool. A vous de voir quelles sont vos priorités!

© Sony

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