“L’iPhone coûte davantage qu’il ne rapporte aux opérateurs”

Les opérateurs mobiles se laissent coûteusement utiliser comme supports de marketing par Apple, estime l’analyste télécom danois John Strand.

Les opérateurs mobiles se laissent coûteusement utiliser comme supports de marketing par Apple, estime l’analyste télécom danois John Strand.

Strand [exprime ses critiques] aux opérateurs mobiles après des dizaines d’entretiens avec des dirigeants d’entreprises télécoms dans divers pays.

“Commercialement parlant, il est préférable de ne pas être partenaire Apple ou iPhone. Les opérateurs qui n’ont pas d’iPhone dans leur gamme, servent mieux les intérêts de leurs actionnaires. Ils ne doivent ni consentir des frais de marketing et de distribution pour lancer sur le marché un produit aussi mignon que Paris Hilton ni, ce faisant, accroître leurs coûts de production, alors que cela ne se traduit pas forcément par une hausse de leur chiffre d’affaires”, affirme-t-il dans son analyse.

L’analyste télécom prêche partiellement pour sa paroisse, puisque que le conseiller qu’il est, reçoit de nombreuses questions de la part de clients (fournisseurs télécoms) qui se demandent quel impact l’introduction de l’iPhone aura sur leur commerce. “Davantage de frais que d’apports et une diminution de l’attention accordée à la grande majorité des clients”, répond-il brièvement.

“Plusieurs fournisseurs mobiles ont émis des mises en garde en matière de bénéfice à propos des activités liées à l’iPhone. D’une étude menée par nos soins, il apparaît qu’il n’y a pas d’entreprise télécom qui ait jusqu’à présent engrangé un chiffre d’affaires et un bénéfice plus élevés grâce à l’iPhone. En outre, Apple réclame non seulement une partie du chiffre d’affaires supplémentaire de la part de ces opérateurs, mais elle s’empare aussi de tout le chiffre d’affaires réalisé sur la vente de logiciels et de musique.”

Et Strand de poursuivre: “Tout va bien si les clients iPhone génèrent de gros volumes de trafic de données, mais si ces données sont vendues par le biais d’abonnements forfaitaires, cette importante consommation de données entraîne plus de frais sans rentrées supplémentaires. Peut-être les opérateurs mobiles devraient-ils viser davantage une augmentation de leur chiffre d’affaires auprès des clients vocaux qu’une plus grande consommation de données?”

L’analyste de marché danois considère par ailleurs l’iPhone purement dans l’optique de l’appareil proprement dit. Dans ses critiques, il n’aborde pas la plate-forme logicielle mobile qu’Apple a développée en relativement peu de temps. La semaine dernière, le dix-millionième programme a ainsi été livré dans le magasin de téléchargement mobile d’Apple. Trois-quarts de ces programmes ne peuvent être téléchargés que contre paiement, ce qui donne une impulsion supplémentaire au téléphone mobile en tant que plate-forme financièrement attractive pour les développeurs.

D’une récente étude réalisée par Gartner, il appert que l’iPhone d’Apple a en un an augmenté sa part de 327,5 pour cent sur le marché pour la porter à 13 pour cent. Il prend ainsi position parmi les grandes plates-formes logicielles mobiles telles que RIM, Symbian et Windows Mobile.

En collaboration avec Channelweb/Emerce

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