L’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes demande plus d’attention vis-à-vis des logiciels espions

© Coalition Against Stalkerware

Dans le cadre d’une nouvelle recommandation, l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes demande ce vendredi davantage d’attention à l’égard du ‘stalkerware’.

Le ‘stalkerware’ couvre les applis permettant à des personnes de surveiller les smartphones ou ordinateurs de tiers, souvent un/une (ex-)partenaire. L’Institut demande non seulement une plus grande sensibilisation, mais invite aussi à classer clairement le stalkerware dans la catégorie du harcèlement dans le code pénal.

Le stalkerware est occupé à s’imposer, selon Liesbet Stevens, directrice adjointe de l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes. Et ces logiciels espions exercent un énorme impact sur les victimes, à l’entendre: ‘Elles ont le sentiment de ne pas pouvoir échapper au contrôle de leur (ex-)partenaire. Comme les smartphones, tablettes et ordinateurs sont tellement intégrés dans la vie de tous les jours, les victimes de stalkerware ont l’impression d’être sans cesse espionnées.’

Au moyen de stalkerware, les auteurs peuvent par exemple écouter en secret les communications téléphoniques, lire les SMS, passer en revue les agendas en ligne et suivre les déplacements de la personne qu’ils veulent suivre. Parfois, ils peuvent également expédier des SMS au nom de la victime. ‘Les auteurs disposent ainsi d’un tas d’informations sur leur (ex-)partenaire, qu’ils peuvent utiliser pour contrôler et manipuler leur victime de manière contraignante’, affirme-t-on au sein de l’Institut. ‘Ces formes de violence psychique font en sorte que les victimes se trouvent dans un état de stress permanent.’

L’Institut recommande de passer en revue cette problématique, car il n’existe pas encore de chiffres pour la Belgique. Mais en France par exemple, 64 pour cent des personnes interrogées en 2018 – pour la plupart des femmes victimes de violence de la part de leur (ex-)partenaire – déclaraient avoir déjà été la cible d’une surveillance numérique. De plus, l’Institut demande que les victimes, la police, la justice et les assistants sociaux soient sensibilisés à identifier, détecter et supprimer toute forme de stalkerware. Enfin, il convient que le code pénal indique clairement que l’utilisation de logiciels espions constitue une forme d’harcèlement, toujours selon l’Institut: ‘Une explication légale que l’usage de stalkerware s’assimile à du harcèlement (électronique) s’impose.’

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