“L’information n’est plus disponible”

Les entreprises américaines telles Facebook et Google ne se soucient guère du respect de notre vie privée, c’est bien connu. Mais elles censurent aussi leurs utilisateurs. Et dans ce cas, elles appliquent des principes vagues, typiquement américains et très puritains.

Les entreprises américaines telles Facebook et Google ne se soucient guère du respect de notre vie privée, c’est bien connu. Mais elles censurent aussi leurs utilisateurs. Et dans ce cas, elles appliquent des principes vagues, typiquement américains et très puritains.

Hier, j’ai posté une photo certes olé-olé, mais très drôle du Pape sur mon profil Facebook. Sur cette photo, l’on aperçoit sous la robe blanche du Pape soulevée par le vent le fameux maillot de bain vert ultra-mini de Borat, celui-là même avec lequel le comique britannique Sacha Baron Cohen fit fureur, il y a quelques années, dans le film drôle éponyme. Je n’étais pas le seul: la photo se propagea en un temps record sur Facebook, assurément aussi en raison des scandales de pédophilie qui secouent l’Eglise d’une part et de la visite papale en Grande-Bretagne d’autre part. J’eus droit à pas mal de réactions.

Audacieux
Aujourd’hui, je peux voir qu’il y a eu des réactions dans l’aperçu de statut, mais le petit message original et toutes les réactions ont disparu. “L’information n’est plus disponible”, point à la ligne. La photo était-elle trop audacieuse? Elle avait bien sûr une légère connotation sexuelle qui aurait pu choquer les puritains et les fanatiques religieux comme il y en a beaucoup aux Etats-Unis. Ou enfreindrait-elle les droits à l’image du Pape ou de Borat?

Facebook n’est du reste pas la seule entreprise américaine à aimer sortir son crayon noir virtuel. Apple fait de même dans son ‘app store’ pour l’iPad et l’iPhone. Les principes utilisés sont vagues et si votre app est refusée, vous n’obtenez aucune explication du pourquoi. Google aime aussi censurer. Il y a quelque temps, j’ai créé une adresse gmail avec un pseudonyme un tant soit peu politiquement incorrect que j’utilise pour un autre compte twitter que je ne spécifierai pas. Quelques jours après, Google avait effacé l’adresse mail, sans fournir aucune explication ou information. Le compte twitter existe du reste encore et toujours. Ce que Google avait à reprocher, reste donc une énigme pour moi.

Impersonnel
Ce n’est pas tant la censure qui me dérange, mais surtout le manque de clarté des règles utilisées et la manière anonyme et impersonnelle dont elles sont exécutées. Je puis comprendre que sur Facebook, des règles différentes s’appliquent que sur l’open web. Mais ne pourrait-on à tout le moins pas les connaître? Et ne pourrait-on pas ajouter un mot d’explication, lorsqu’on supprime quelque chose?

Mais je crains que ce ne soit là qu’un espoir vain. Les entreprises américaines susmentionnées ne se soucient en rien de leurs utilisateurs, du respect de leur vie privée et de ce qu’ils pensent. Elles nous considèrent surtout comme des atouts avec lesquels elles gagnent de l’argent.

Nous sommes évidemment libres de ne pas utiliser leurs services, ce que j’envisage sérieusement de faire. Car enfin, il existe suffisamment d’alternatives, même si elles sont, à l’exception de la belge Netlog, essentiellement américaines et souffrent donc probablement de la même maladie.

Journée de révolte
Nous pouvons aussi nous révolter. Je constate que cette photo du Pape est aujourd’hui de nouveau postée sur Facebook par de très nombreuses personnes. Je suis curieux de voir si elles seront aussi supprimées.

Quelqu’un appelle via twitter à organiser le 1er octobre une journée de révolte anti-Facebook en y publiant massivement des photos politiquement incorrectes et/ou osées. J’y participerai. Vous aussi, non?

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