L’externalisation au Maroc en croissance rapide

Capgemini table sur une hausse de 40 pour cent de l’offshoring au Maroc en 2014. HP-CDG envisage la même tendance.

Capgemini table sur une hausse de 40 pour cent de l’offshoring au Maroc en 2014. HP-CDG envisage la même tendance.

Le marché marocain de l’informatique et de la communication (ICT) est en plein boom. Moncef Benabdeslam, directeur général de Capgemini Maroc, évalue la croissance à 20 pour cent. Son entreprise envisage un doublement du nombre de ses collaborateurs d’ici 2015 pour le porter à 1.500. La croissance au cours des deux dernières années a été de 35 pour cent l’an, selon lui. En 2014 et 2015, il table sur 40 pour cent par an.

Même constat pour Chafik Sabiry, le CEO de la co-entreprise marocaine HP-CDG, qui envisage de faire passer son personnel de 900 membres actuellement à 1.500 dans les trois prochaines années. En guise de comparaison, sur le marché ICT belge, Pierre Audoin Consultants s’attend à une croissance d’1,9 pour cent pour 2013 et de 3,3 pour cent en 2014.

Benabdeslam et Sabiry ont pris la parole lors du congrès annuel de la division belge de l’European Outsourcing Association. Leurs entreprises profitent de la popularité croissante de l’externalisation (outsourcing) en Europe francophone, surtout en France.

Selon Sabiry de HP-CDG, la France a démarré tardivement à externaliser, et l’accent y est encore surtout mis sur la réduction des coûts, alors que dans des pays comme la Grande-Bretagne et les Etats-Unis, ces économies ont déjà été réalisées.

“Il y a aussi une forte résistance”, a indiqué Sabiry. “Malgré l’importance de la réduction des coûts, il existe en France une grande réticence à déplacer l’activité en raison de l’impact social.”

Capgemini a démarré au Maroc en 2007 sous l’impulsion des autorités marocaines qui ont fait de l’externalisation et du secteur IT un fer de lance de leur politique industrielle. La plus importante filiale se trouve à Casablanca, mais Capgemini entend aussi d’ici 2015 disposer de 500 personnes à Rabat. L’objectif reste le marché français.

“Au début, il s’agissait de projets pour 10 à 20 personnes, mais aujourd’hui, nous recherchons des contrats toujours plus importants. Récemment, nous avons décroché un deal avec un opérateur télécom pour 150 personnes”, a affirmé Benabdeslam.

L’Inde demeure le coeur en termes de capacité d’offshoring de Capgemini, qui possède aussi des centres en Amérique latine et en Europe de l’Est.

La co-entreprise HP-CDG a démarré dans l’optique du marché français, mais a aujourd’hui des ambitions plus larges. Au départ, l’entreprise était active dans les services à la clientèle, mais elle s’est spécialisée ensuite dans le développement d’applications, ainsi que dans le support de niveau 2 et 3 d’infrastructures (virtualisation, bases de données, SAP), qui représentent à présent 30 pour cent du chiffre d’affaires, selon Sabiry.

Récemment, la ‘business process outsourcing’ pour un acteur ‘hospitality’ mondial est venue s’y ajouter. D’abord en français, puis en espagnol et maintenant en allemand, néerlandais, italien et portugais. Le nuage, la mobilité et les ‘big data’ sont les prochains points à l’agenda, outre le développement de spécialisations verticales.

Capgemini Maroc s’attend aussi à recevoir davantage de travail de la Belgique grâce à son importante clientèle sous les labels Capgemini et Sogeti.

“La Belgique reste un pays difficile pour l’externalisation au Maroc car l’on a ici toujours besoin aussi du néerlandais et de l’anglais. Les langues restent leur principal problème, mais aussi le recrutement de talents”, conclut le président d’EOA Belgium, Dominique Kindt.

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