Les premiers tests des empreintes digitales sur l’eID prévus pour la fin de l’année

Pieterjan Van Leemputten

Les empreintes digitales sur la carte d’identité électronique arrivent à grands pas nonobstant les objections émises par les experts. L’arrêté royal en la matière a en effet été approuvé vendredi passé.

L’objectif de conserver une copie numérique des empreintes digitales des citoyens sur leur carte d’identité électronique (eID) avait subi du retard suite à la chute du gouvernement en décembre dernier. Mais dans le cadre des affaires courantes, l’arrêté royal correspondant vient d’être approuvé, ce qui rend la pratique possible désormais.

Il y aura donc une phase de test dans 25 communes en fin d’année. Ces communes sont Lokeren, Rhode-Saint-Genèse, Waasmunster, Alost, Wichelen, Lievegem, Ostende, Merelbeke, Berlare, Grammont, Denderleeuw, Wetteren, Sint-Lievens-Houtem, Louvain, Ath, Charleroi, Frameries, Saint-Ghislain, Colfontaine, Leuze, Comines-Warneton, Woluwe Saint-Lambert, Eupen, Tournai et Bruxelles.

L’objectif de conserver les empreintes digitales sur l’eID avait été émis en son temps par le ministre de l’intérieur de l’époque Jan Jambon (N-VA) et avait été agréé au Parlement, il y a un peu moins d’un an. Jambon voulait initialement aussi la création d’une base de données centrale regroupant l’ensemble des empreintes digitales, mais celle-ci ne vit jamais le jour sur l’insistance du secrétaire d’Etat pour le respect de la vie privé, Philippe De Backer.

La chute du gouvernement ralentit l’exécution du plan, mais sous Pieter De Crem (CD&V), qui assume depuis lors les tâches de Jambon, les choses n’en ont pas moins progressé. Le gouvernement en affaires courantes n’a pas tenu compte du conseil négatif exprimé par l’Autorité de Protection des Données (APD). Entre-temps, l’initiative citoyenne Ministry of Privacy s’est déjà tournée vers la Cour constitutionnelle en vue d’annuler la mesure envisagée. Elle estime que cette dernière va trop loin et ne résoudra dans la pratique que bien peu de problèmes liés à la fraude à l’identité.

Silence radio à propos de l’avis négatif

Le groupe de recherche Computer Security and Industrial Cryptography (COSIC) de la KU Leuven considère lui aussi la mesure comme superflue, risquée et disproportionnée. C’est en février dernier déjà qu’il en était arrivé à cette conclusion, à la suite de quoi Data News s’enquit d’une réaction auprès du cabinet de De Crem. Au cabinet, on nous avait à l’époque déclaré ne pas encore avoir eu connaissance de l’avis en question.

Data News a de nouveau posé la question en juillet et en août, mais nous n’avons jusqu’à présent reçu aucune réponse quant à savoir si le cabinet avait lu les résultats du groupe COSIC et s’il allait tenir compte des objections ou des alternatives au stockage des empreintes digitales sur l’eID.

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